Introduction
Le Cameroun a officiellement lancé en mai 2025 son plan national de digitalisation de l’administration, une initiative ambitieuse visant à moderniser l’État, améliorer la transparence et renforcer l’efficacité des services publics. Ce projet, qui s’inscrit dans la stratégie nationale de développement du pays, est perçu comme un levier essentiel pour la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption et l’inclusion numérique. Alors que le continent africain connaît une accélération de la transformation digitale, le Cameroun veut rattraper son retard et s’imposer comme un modèle régional.
Les objectifs du plan de digitalisation
Moderniser l’administration et simplifier les démarches
L’un des piliers du plan est la dématérialisation des procédures administratives : état civil, fiscalité, délivrance de documents officiels, gestion des marchés publics, etc. L’objectif est de rendre les démarches plus simples, plus rapides et accessibles à tous les citoyens, y compris dans les zones rurales. La création de plateformes numériques centralisées doit permettre de réduire les files d’attente, les coûts et les délais, tout en limitant les risques de fraude.
Renforcer la transparence et la lutte contre la corruption
La digitalisation est également vue comme un outil clé pour renforcer la transparence dans la gestion des affaires publiques. L’automatisation des processus, la traçabilité des transactions et la publication en ligne des appels d’offres et des résultats administratifs doivent permettre de lutter plus efficacement contre la corruption, un fléau qui mine la confiance dans l’État et freine le développement.
Favoriser l’inclusion numérique et la participation citoyenne
Le plan prévoit des investissements dans l’accès à Internet, la formation des agents publics et la sensibilisation des citoyens à l’usage des outils numériques. L’ambition est d’assurer une inclusion numérique large, en particulier pour les jeunes, les femmes et les populations rurales, afin de réduire la fracture numérique et de favoriser la participation citoyenne à la vie publique.
Les défis à relever
Infrastructures et connectivité
La réussite du plan dépendra de la capacité à déployer des infrastructures numériques fiables et accessibles sur l’ensemble du territoire. Le Cameroun doit investir dans la fibre optique, les centres de données et l’équipement des administrations, tout en garantissant la cybersécurité et la protection des données personnelles.
Formation et adaptation des ressources humaines
La digitalisation requiert une montée en compétences des agents publics, souvent peu familiarisés avec les outils numériques. Des programmes de formation continue et de reconversion sont prévus pour accompagner la transition et garantir la qualité des services.
Résistance au changement et appropriation
Comme dans tout processus de modernisation, la résistance au changement peut freiner la mise en œuvre. Il s’agira de convaincre les acteurs publics et privés des bénéfices de la digitalisation, d’impliquer les syndicats et de valoriser les réussites pour créer un effet d’entraînement.
Les impacts attendus
Efficacité et économies
La digitalisation doit permettre de réaliser d’importantes économies budgétaires en réduisant les coûts de fonctionnement, en limitant les fraudes et en améliorant la collecte des recettes fiscales. L’efficacité accrue des services publics est attendue dans des secteurs clés comme la santé, l’éducation, la justice et la sécurité sociale.
Attractivité économique et innovation
En modernisant son administration, le Cameroun espère attirer davantage d’investisseurs étrangers, séduits par un environnement d’affaires plus transparent et prévisible. Le développement de l’e-gouvernement peut aussi stimuler l’innovation locale, l’émergence de start-ups et la création d’emplois dans le secteur numérique.
Conclusion
Le lancement du plan national de digitalisation de l’administration marque une étape majeure dans la transformation du Cameroun. Si les défis sont nombreux, la volonté politique affichée et l’implication des partenaires techniques et financiers laissent espérer une modernisation réussie, au bénéfice de l’ensemble des citoyens et du développement du pays.
