Cameroun : La société civile dénonce la torture dans les locaux de police, l’impunité en question

Introduction

Au Cameroun, la question des droits humains reste au cœur de l’actualité. Depuis plusieurs mois, des organisations de la société civile et des ONG internationales tirent la sonnette d’alarme face à la persistance de la torture et des mauvais traitements dans les commissariats et centres de détention. Malgré les engagements officiels du gouvernement, les cas documentés se multiplient, révélant un sentiment d’impunité et une crise de confiance entre citoyens et forces de l’ordre. Cet article fait le point sur les témoignages, les réactions officielles et les défis pour la justice camerounaise.

I. Des témoignages accablants et des ONG mobilisées

1.1. Multiplication des cas signalés

Au cours des derniers mois, plusieurs cas de torture et de traitements inhumains ont été rapportés dans les commissariats de Yaoundé, Douala, Bafoussam et d’autres grandes villes. Les victimes, souvent arrêtées pour des délits mineurs ou des motifs politiques, évoquent des passages à tabac, des privations de nourriture, des humiliations et des détentions prolongées sans jugement.

1.2. Mobilisation de la société civile

Des associations comme le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (REDHAC) et Amnesty International publient régulièrement des rapports détaillant les méthodes utilisées et les profils des victimes. Elles dénoncent la culture de l’impunité et réclament des enquêtes indépendantes.

II. Un sentiment d’impunité persistant

2.1. Faiblesse des sanctions

Malgré la ratification par le Cameroun de la Convention contre la torture, les sanctions contre les agents impliqués restent rares. Les procédures judiciaires sont souvent longues et peu transparentes, ce qui décourage les victimes de porter plainte.

2.2. Protection des lanceurs d’alerte

Les défenseurs des droits humains qui dénoncent ces pratiques font l’objet de pressions, de menaces et parfois d’arrestations arbitraires, ce qui complique la documentation des abus.

III. La réponse des autorités

3.1. Engagements officiels

Le gouvernement camerounais affirme sa volonté de lutter contre la torture. Le ministre de la Justice a annoncé la création de commissions d’enquête et la formation des policiers aux droits humains. Toutefois, les résultats concrets tardent à se faire sentir.

3.2. Dialogue avec la société civile

Des rencontres ont eu lieu entre autorités et ONG, mais la société civile réclame des actes forts : poursuites judiciaires, indemnisation des victimes, et réforme en profondeur des pratiques policières.

IV. Les défis pour la justice et la gouvernance

4.1. Restaurer la confiance

La lutte contre la torture est un enjeu majeur pour la crédibilité des institutions et la cohésion sociale. Restaurer la confiance passe par la transparence, la justice et la protection des droits fondamentaux.

4.2. Le rôle des partenaires internationaux

L’Union européenne, l’ONU et d’autres partenaires appuient les initiatives de formation et de réforme, mais insistent sur la nécessité de résultats tangibles et de la fin de l’impunité.

Conclusion

La dénonciation de la torture dans les locaux de police au Cameroun met en lumière les défis de la justice et de la gouvernance. Pour tourner la page de l’impunité, il faudra des réformes structurelles, un engagement politique fort et un dialogue sincère avec la société civile.

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