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Cameroun Election 2025 : Montée des périls, climat détestable et tensions avant la proclamation des listes électorales pour la présidentielle d’octobre 2025

par Africanova
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L’élection présidentielle camerounaise du 12 octobre 2025 se profile dans un contexte politique, social et sécuritaire extrêmement tendu. Deux mois avant ce scrutin crucial, le climat sociopolitique du pays est marqué par une montée inquiétante des périls : tensions électorales exacerbées, contestations populaires croissantes, fragilité sécuritaire dans plusieurs régions, multiplication des accusations de fraudes, et une défiance profonde envers les institutions en charge du processus électoral. La prochaine publication des listes électorales s’impose comme un moment hautement symbolique et politique, cristallisant toutes les inquiétudes. Ce dossier analyse en profondeur cette situation volatile, ses origines, ses enjeux, et les scénarios d’évolution à court terme.

1. Contexte politique et calendrier électoral

Au pouvoir depuis 1982, avec une autorité incarnée par Paul Biya, âgé de 92 ans à ce scrutin, le Cameroun s’apprête à vivre une nouvelle étape politique majeure. Ce scrutin est plus qu’une simple consultation électorale : il s’agit potentiellement d’un point d’inflexion pour la gouvernance nationale et la stabilité régionale.

Le Conseil électoral camerounais (ELECAM) a fixé la date du vote présidentiel au 12 octobre 2025. Le dépôt des candidatures a connu une participation record avec plus de 80 dossiers validés, dont des figures historiques de l’opposition comme Maurice Kamto (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun), Cabral Libii (Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale), et Akere Muna. Face à une opposition fragmentée, mais active, le président Biya vise un septième mandat.

La publication officielle des listes électorales est attendue dans les prochaines semaines, avec un impératif légal de diffusion au moins 20 jours avant le scrutin. Ce fichier électoral est censé représenter la clé de voûte de la transparence du scrutin.

2. Climat électoral : une atmosphère lourde et toxique

Le spectre d’un climat électoral dégradé plane intensément au Cameroun. Plusieurs facteurs convergent pour plonger le pays dans une situation de méfiance généralisée :

  • Rumeurs et accusations persistantes de fraudes électorales : L’opposition dénonce des irrégularités dans l’élaboration des listes électorales, pointant des pratiques d’exclusions arbitraires, d’inscriptions fantômes et de présumées manipulations de données. Ces griefs fragilisent la crédibilité d’ELECAM et remettent en question la fiabilité du scrutin.
  • Violences préélectorales dans plusieurs régions : Des actes d’intimidation, violences ciblées contre militants et discours de haine alimentent la tension. Le climat est particulièrement tendu dans les zones traditionnellement sensibles et à forte opposition, aggravant le risque d’incidents majeurs.
  • Faible confiance dans les institutions : Un sentiment diffus de défiance envers les organes de contrôle électoral et la justice électorale nourrit des appels au boycott, à la contestation radicale ou même au désordre post-électoral.

3. Crise sécuritaire aggravante

Les fragilités de la sécurité nationale renforcent ce climat dangereux :

  • La crise anglophone dans le Nord-Ouest et Sud-Ouest continue d’alimenter violences, déplacements de populations, et paralysie des administrations locales. Ce contexte rend la tenue d’un scrutin sécurisé et inclusif très complexe dans ces régions.
  • La menace persistante de groupes armés tels que Boko Haram dans le Grand Nord mine la sécurité, empêchant parfois la libre circulation des électeurs et perturbant les opérations électorales.
  • Des signalements de militarisation accrue dans certaines localités, avec la crainte d’abus, d’intimidations et d’entraves au droit de vote, renforcent le climat de peur.

4. Dimensions ethniques, communautaires et sociales

Le Cameroun, avec sa mosaïque de plus de 250 groupes ethniques, est un terrain sensible où les clivages identitaires peuvent être exacerbés par la compétition électorale :

  • Certains acteurs politiques exploitent ces fractures, attisant la méfiance entre communautés et générant un risque réel d’affrontements intercommunautaires.
  • Les revendications d’exclusion et de marginalisation sociale resurgissent, tandis que la jeunesse vivant en milieu rural ou urbain délaissé affiche un fort sentiment d’abandon.
  • Ces tensions, combinées à l’insécurité et au climat électoral dégradé, accentuent les risques de volatile violences électorales.

5. Proclamation imminente des listes électorales : enjeux et contestations

La publication des listes électorales est un moment sensible qui fixe la liste officielle des électeurs habilités. Or, ce processus suscite des débats virulents :

  • L’opposition réclame un examen indépendant et transparent des listes, avec des mécanismes précis de recours pour corriger les erreurs ou omissions.
  • La peur d’exclusion politique massive de certains groupes alimentent la contestation : minorités, zones à forte opposition, jeunes primo-votants, sont particulièrement concernés.
  • ELECAM défend son travail en soulignant qu’il s’appuie sur un fichier électoral assisté par des technologies modernes en collaboration avec des experts internationaux, visant à garantir la fiabilité. Toutefois, ce discours peine à convaincre un large public.

6. Les principaux acteurs politiques et scénarios électoraux

Outre Paul Biya, les figures majeures sont :

  • Maurice Kamto, ex-candidat en 2018, symbolise l’opposition historique avec un large soutien populaire.
  • Cabral Libii, jeune leader dynamique, incarne une nouvelle génération désireuse de renouvellement.
  • Akere Muna, avocat et ancien président de la Commission nationale anti-corruption, représentant une opposition modérée.

La fragmentation risque de favoriser la victoire du président sortant, créant une dynamique d’opinion conflictuelle.

7. Recommandations pour un scrutin apaisé

Pour diminuer les périls, plusieurs pistes sont soulignées :

  • Renforcer la transparence du processus : ouverture large et indépendante des listes, accès aux données pour les observateurs.
  • Dialogue politique : réunir pouvoir, opposition, société civile pour apaiser les tensions.
  • Sécurisation des zones à risques, sans abus et avec respect des droits.
  • Communication populaire efficace pour expliquer les étapes et gagner la confiance.
  • Réforme institutionnelle pour pérenniser la crédibilité des organes électoraux.

8. Conclusion

L’élection présidentielle camerounaise d’octobre 2025 se tient dans une atmosphère tendue où la stabilité nationale est en jeu. La montée des périls préélectoraux, la fragilité sécuritaire, les tensions ethniques et la défiance institutionnelle forment un cocktail explosif à quelques semaines de la publication des listes électorales. La capacité du Cameroun à garantir un scrutin transparent, libre et inclusif déterminera son avenir politique et social, influant aussi sur la stabilité régionale en Afrique Centrale.

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