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Cameroun – Dépouillement électoral : Paul Biya favori mais l’opposition conteste

par Africanova
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Le Cameroun vit une semaine sous haute tension politique après la clôture du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025. L’opération de dépouillement est en cours à travers 36 000 bureaux, mobilisant citoyens et partis dans toute la diversité nationale. Paul Biya, vétéran du pouvoir âgé de 92 ans, brigue un huitième mandat consécutif, tandis que la société et l’opposition multiplient les signaux d’alerte sur la vitalité du processus démocratique.​​

La configuration électorale de cette année se démarque par la présence de 12 candidats, dont Issa Tchiroma Bakary, ex-ministre et nouvel opposant de poids ayant suscité un engouement inédit au nord du pays. Cette compétition, même si encadrée par les usages politiques d’une démocratie verrouillée depuis plusieurs décennies, a été marquée par une participation relativement élevée. Les électeurs, jeunes en grande partie, manifestent autant d’espoir que de scepticisme à l’égard de la sincérité du vote.

Pourtant, le processus de dépouillement peine à rassurer. Les résultats partiels ne sont pas publiés bureau par bureau ; une opacité dénoncée par des politologues et de nombreux observateurs. Michel Oyane, analyste camerounais, regrette cette absence de transparence : « Nous allons probablement assister à de nombreuses contestations, car les autorités électorales ne remplissent généralement pas leur rôle de manière adéquate ». De fait, l’opposition prévoit déjà des recours juridiques face au Conseil constitutionnel, instance ultime de validation des résultats prévue pour le 27 octobre.​

Cette tension trouve ses racines dans l’histoire politique du Cameroun, pays où le pouvoir central résiste à toutes velléités d’alternance réelle. Paul Biya reste populaire dans certains cercles ruraux et chez les plus anciens, mais sa candidature fait face à un rejet significatif chez une jeunesse avide d’alternance. Des manifestations se profilent déjà dans les bastions de l’opposition : « Le scrutin pourrait donner lieu à de nouvelles protestations si les résultats officiels confirment l’éternité au sommet du régime Biya », selon un éditorialiste de Yaoundé.​​

Au niveau international, la communauté africaine et occidentale observe attentivement ce scrutin. Une crise post-électorale au Cameroun destabiliserait la sous-région, déjà fragilisée par les sursauts institutionnels du Sahel et la multiplication des coups d’État. La question d’un renouvellement générationnel anime tribunes, universités et médias.​

La phase cruciale du contentieux électoral commence donc : jusqu’à la proclamation, la société civile, les observateurs étrangers et les forces politiques restent en alerte. Dans cette zone charnière d’Afrique centrale, la manière dont le pouvoir gèrera la contestation conditionnera la paix sociale et les perspectives démocratiques pour la décennie.

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