Un scrutin crucial pour la stabilité du Burundi
Le 5 juin 2025, les électeurs burundais sont appelés aux urnes pour renouveler l’Assemblée nationale lors d’élections législatives placées sous haute tension. Ce scrutin, le premier depuis la présidentielle de 2020, intervient dans un contexte de fragilité politique, de défiance envers les institutions et de tensions persistantes entre le pouvoir et l’opposition. L’enjeu est de taille : restaurer la confiance, renforcer la démocratie et consolider la paix dans un pays marqué par des décennies de crises.
Un climat politique tendu
Depuis la crise de 2015, qui avait suivi la décision contestée du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat, le Burundi vit sous la menace de violences politiques, d’arrestations arbitraires et de restrictions des libertés. Si le président Évariste Ndayishimiye, élu en 2020, a promis l’apaisement et l’ouverture, l’opposition dénonce une répression persistante, l’exclusion de certains candidats et un climat de peur.
Plusieurs figures de l’opposition, dont Agathon Rwasa, ont vu leur candidature rejetée ou ont été contraintes à l’exil. Les médias indépendants fonctionnent sous surveillance, et la société civile peine à faire entendre sa voix.
Les enjeux du scrutin
Pour le pouvoir, ces élections sont l’occasion de légitimer ses choix et de consolider sa majorité à l’Assemblée. Pour l’opposition, il s’agit de tester sa capacité de mobilisation et de peser sur le débat public, malgré les obstacles. Les citoyens, eux, espèrent que le scrutin permettra d’améliorer la gouvernance, de relancer l’économie et de renforcer la sécurité.
L’enjeu est aussi régional : la stabilité du Burundi est essentielle pour la paix dans les Grands Lacs, une région marquée par les tensions entre le Rwanda, la RDC et l’Ouganda.
La participation, clé de la légitimité
Le taux de participation sera scruté de près. En 2020, la présidentielle avait été marquée par une forte mobilisation, mais aussi par des accusations de fraudes et d’intimidation. Cette fois, les observateurs internationaux sont peu nombreux, et la société civile s’inquiète des risques de manipulation. Les autorités assurent que toutes les dispositions ont été prises pour garantir la sécurité et la transparence du vote.
Les attentes des Burundais
Pour de nombreux Burundais, les priorités sont claires : paix, emploi, accès aux services de base, lutte contre la corruption. Le pays reste l’un des plus pauvres du monde, avec une économie fragile, une jeunesse en quête d’avenir et des tensions communautaires latentes. Les électeurs attendent des députés qu’ils portent leur voix, défendent leurs intérêts et œuvrent pour la réconciliation nationale.
Le rôle de la communauté internationale
L’Union africaine, la Communauté d’Afrique de l’Est et plusieurs partenaires internationaux suivent de près le déroulement du scrutin. Ils appellent au respect des droits humains, à l’inclusion de toutes les sensibilités politiques et à la prévention des violences. Le Burundi, qui cherche à sortir de l’isolement diplomatique, a tout intérêt à montrer sa capacité à organiser des élections crédibles.
Vers une nouvelle étape de la transition burundaise ?
Si le scrutin se déroule dans le calme et la transparence, il pourrait ouvrir une nouvelle étape de la transition burundaise. Il s’agirait alors de renforcer le dialogue politique, de relancer l’économie et de bâtir des institutions plus inclusives. Mais si les tensions persistent, le risque est grand de voir le pays replonger dans la crise.
Conclusion : démocratie, vigilance et espoir pour le Burundi
Les élections législatives du 5 juin 2025 sont un test décisif pour la démocratie au Burundi. Elles offrent une chance de tourner la page des crises passées, de renforcer la cohésion nationale et de donner une voix à tous les citoyens. La renaissance africaine passe aussi par la capacité des peuples à choisir librement leurs représentants et à construire ensemble un avenir de paix et de prospérité.
