Bujumbura, le 11 août 2025–
La capitale burundaise connaît depuis plusieurs semaines une pénurie énergétique sans précédent, marquée par des coupures électriques atteignant parfois 12 heures par jour . Selon la Régie de Production et de Distribution de l’Eau et de l’Électricité ( REGIDESO ), ces interruptions sont dues à une série de pannes techniques survenues dans les centrales hydroélectriques de Rwegura et Muzizi .
Une paralysie du quotidien et de l’économie
Les conséquences sont visibles dans tous les secteurs : commerces contraints de fermer plus tôt, hôpitaux fonctionnant à flux tendu avec des générateurs de secours, diminution marquée de l’activité industrielle. Plusieurs entreprises d’exportation de café et de thé , piliers de l’économie burundaise, ont alerté le gouvernement d’un risque de baisse de la production.
Les habitants, excédés, accusent les autorités de mauvaise gestion et d’absence d’investissement dans les infrastructures énergétiques. Le hashtag **#BujumburaSansmière est devenu viral sur les réseaux sociaux, attirant l’attention des médias régionaux.
Des causes structurelles anciennes
Experts et ONG locales rappellent que le Burundi dépend à plus de 95% de la production hydroélectrique, vulnérable aux faibles tirées liées au changement climatique . L’absence de diversification énergétique et la vétusté des installations aggravent les pannes.
« Les solutions temporaires comme les groupes électrogènes ne suffisent plus, il faut investir massivement » , estime un consultant en énergie de la Communauté d’Afrique de l’Est.
Réactions et perspectives
Face à la colère populaire, le gouvernement a annoncé l’importation temporaire d’électricité en provenance de la Tanzanie voisine, ainsi que la réhabilitation urgente des barrages endommagés. Des discussions sont également engagées avec la Banque africaine de développement pour financer un programme de centrales solaires hybrides .
Les milieux économiques avertissent toutefois que sans plan national énergétique clair , le pays risque de perdre sa compétitivité régionale et de voir son taux de pauvreté énergétique grimper.
