Métadescription :
Trois ans après le coup d’État, le bilan du capitaine Traoré au Burkina Faso divise le pays entre inquiétudes sécuritaires et attentes de réformes en profondeur.
Introduction
Le 30 septembre 2025 marque le troisième anniversaire du putsch militaire qui a porté le capitaine Ibrahim Traoré à la tête du Burkina Faso. Trois années plus tard, la nation ouest-africaine dresse un bilan contrasté, entre une aggravation des défis sécuritaires et des promesses économiques toujours difficiles à réaliser, tandis que la société civile s’impatiente face au manque de résultats tangibles.
La sécurité, défi nº1 du pouvoir militaire
Dès sa prise de pouvoir, Traoré avait promis de restaurer la sécurité et de lutter contre les groupes djihadistes, qui contrôlent toujours de larges portions du nord et de l’est du Burkina. Si la réorganisation de l’armée et les nouvelles alliances régionales ont permis quelques avancées, les attaques terroristes restent récurrentes, causant déplacements massifs et climat d’insécurité.
Économie sous pression, attentes sociales grandissantes
La crise sécuritaire a fortement impacté l’économie : fermeture d’écoles, ralentissement des investissements, agriculture fragilisée et inflation galopante. Les tentatives de relance via l’aide internationale et la revalorisation du secteur minier se heurtent à la montée des inégalités et à la défiance de la jeunesse urbaine, de plus en plus sensible aux questions sociales et environnementales.
Gouvernance militaire et transition politique : entre attentes et frustrations
S’il a bénéficié d’un soutien initial de la population lassée des dérives du régime précédent, le capitaine Traoré fait désormais face à une montée des critiques. Le report répété de la transition démocratique, l’absence de dialogue inclusif et la répression des mouvements civils ternissent son image et alimentent la lassitude sociale, notamment à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Kaya.
Promesses de réformes et résistances au changement
Les réformes annoncées dans le secteur de la justice, de l’éducation et de la lutte anti-corruption peinent à se concrétiser. L’armée, omniprésente, contrôle la plupart des leviers du pouvoir, tandis que les voix dissidentes sont marginalisées ou durement réprimées.

L’opinion publique et le regard international
Au Burkina comme à l’international, l’inquiétude domine : les observateurs internationaux craignent une dérive autoritaire durable, mais reconnaissent que la pression sécuritaire rend la tâche du pouvoir complexe. Les appels au dialogue et au retour progressif des civils dans la gestion de l’État se multiplient, sous peine d’isolement diplomatique.
Conclusion
Trois ans après le putsch, le Burkina Faso reste un pays en état d’alerte, écartelé entre la nécessité de contenir la menace terroriste et le besoin urgent de réformes profondes. L’avenir du capitaine Traoré dépendra de sa capacité à sortir du tout-sécuritaire et à bâtir, enfin, un vrai projet de société inclusif pour son pays.