Introduction
L’Algérie fait face à une tempête politique et morale : le procès expéditif de Boualem Sansal, l’un des plus grands écrivains du Maghreb, a choqué l’opinion internationale1. Dix ans de prison requis contre un homme de 75 ans, malade, pour ses prises de position critiques contre le régime. Ce « procès éclair », dénoncé comme une parodie de justice, cristallise les tensions entre pouvoir autoritaire et société civile, et pose la question de la liberté d’expression dans une Algérie en quête de renouveau.
Un écrivain dérangeant
Boualem Sansal, auteur de romans majeurs et voix singulière de la littérature francophone, n’a jamais hésité à dénoncer la corruption, la répression et l’hypocrisie du régime algérien. Son œuvre, traduite dans le monde entier, lui a valu l’admiration des lecteurs et l’hostilité croissante des autorités. Depuis le Hirak, le mouvement populaire de 2019, Sansal est devenu l’un des symboles de la résistance intellectuelle, appelant à une Algérie libre, démocratique et ouverte.
Un procès expéditif
Le procès en appel, mené à une vitesse record, a été marqué par l’absence de débat contradictoire et la volonté manifeste de faire taire une voix dissidente. Le président du Comité de soutien à Sansal dénonce une « volonté de faire taire en dix minutes » un homme affaibli, dont le seul crime est d’avoir usé de sa plume contre l’arbitraire1. Les ONG internationales, les écrivains et la diaspora algérienne ont exprimé leur indignation, appelant à la libération immédiate de Sansal et à la fin des poursuites contre les intellectuels.

La liberté d’expression en danger
Ce procès s’inscrit dans un contexte de durcissement autoritaire en Algérie : arrestations arbitraires, censure des médias, harcèlement des militants. Le pouvoir, confronté à une crise économique et sociale profonde, cherche à étouffer toute contestation. La répression des voix critiques, loin de ramener le calme, alimente la défiance et la colère d’une jeunesse avide de liberté.
L’enjeu pour la société algérienne
Au-delà du cas Sansal, c’est toute la société algérienne qui est concernée. La liberté d’expression, conquête fragile, est le socle de toute démocratie. La mobilisation autour de l’écrivain montre que la société civile n’a pas renoncé à la parole libre, à la création et au débat. Les artistes, les journalistes, les étudiants multiplient les initiatives pour défendre le droit de penser, d’écrire et de critiquer.
Conclusion
Le procès de Boualem Sansal est un signal d’alarme pour l’Algérie et pour tous ceux qui croient à la liberté. Face à la dérive autoritaire, la mobilisation doit se poursuivre, en Algérie comme à l’international. La littérature, l’art, la pensée sont des armes pacifiques mais redoutables contre l’oubli, la peur et la censure. L’avenir de l’Algérie se jouera aussi sur ce terrain.