Le 24 septembre 2025, à la tribune de la 80e Assemblée générale des Nations unies, le Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a livré un discours mémorable où il a insisté sur la nécessité d’une réforme urgente et inclusive de la gouvernance mondiale. Conscient des profondes inégalités qui gangrènent le système international, il a appelé à une représentation « juste et équitable » du continent africain aux plus hautes instances, notamment au Conseil de sécurité de l’ONU, afin que la voix de l’Afrique soit enfin entendue à sa juste mesure.
M. Diomaye Faye a d’abord insisté sur la responsabilité partagée des États dans la construction d’un ordre mondial fondé sur la paix, la justice et la coopération, rejetant les logiques de domination et d’exclusion. « Le multilatéralisme doit être revitalisé, incarnant un cadre de dialogue véritablement inclusif, garantissant la paix et la stabilité », a-t-il affirmé. Son engagement pour le consensus d’Ezulwini, qui revendique des sièges permanents et non permanents africains au Conseil de sécurité, illustre son combat pour une réforme démocratique et pragmatique.
Sur le volet économique, le président sénégalais a déclaré l’inefficacité persistante de l’aide publique au développement et plaidé pour un cadre fiscal mondial équitable. Il a préconisé une fiscalité où la richesse est produite, un accès facile et responsable au crédit et un financement accumulé des actions pour le développement durable.
Par ailleurs, il a parrainé la défense d’une transition climatique « juste et équitable », insistant sur le fait que l’Afrique, bien que responsable de moins de 4% des émissions, subit de plein fouet les conséquences du dérèglement climatique : sécheresses, inondations, insécurité alimentaire et érosion côtière. Il a proposé un modèle de développement durable fondé sur l’exploitation responsable des ressources et l’accès universel aux énergies propres, appelant la communauté internationale à intensifier son soutien financier et technologique. La création récente d’un Fonds pour les pertes et dommages climatiques a été saluée comme un début encourageant, mais M. Diomaye Faye a exigé que ce Fonds soit doté de moyens conséquents pour financer efficacement les actions locales.
Pour conclure, le président a appelé à une solidarité mondiale vivante, souligné que seule la concertation sincère et le respect mutuel peuvent garantir un avenir partagé. Il a ainsi placé l’Afrique au centre de la renaissance multilatérale, avec un message porteur d’espoir et de responsabilité.
