En 2025, la Banque africaine de développement (BAD) et l’Allemagne renforcent leur alliance autour d’un partenariat stratégique inédit, ciblant deux axes majeurs pour l’avenir du continent : la transition énergétique et le développement du secteur privé. Ce rapprochement, officialisé lors du sommet « Finance en Commun » au Cap, marque une étape clé dans la mobilisation de financements innovants, la promotion des énergies renouvelables et le soutien à l’entrepreneuriat africain. Analyse des enjeux, des mécanismes et des perspectives de cette coopération qui pourrait transformer durablement l’économie africaine.
Un partenariat de confiance et d’ambition
L’Allemagne, premier partenaire bilatéral de la BAD, s’engage à investir plus de 3 milliards d’euros sur cinq ans dans des projets structurants. L’objectif est double : accélérer la transition vers des énergies propres (solaire, éolien, hydroélectricité, biogaz) et stimuler la croissance du secteur privé, moteur de création d’emplois et d’innovation.
La BAD, forte de son expertise continentale, pilote la sélection des projets, la mobilisation des acteurs locaux et l’accompagnement technique. Ce partenariat s’inscrit dans la dynamique de la ZLECAf (Zone de libre-échange continentale africaine) et des Objectifs de développement durable (ODD).
Transition énergétique : l’Afrique, futur leader ?
L’un des piliers du partenariat est la transformation du mix énergétique africain. L’Afrique dispose d’un potentiel solaire et éolien immense, mais reste dépendante des énergies fossiles et confrontée à des défis d’accès à l’électricité (plus de 600 millions d’Africains sans accès en 2025).
Les investissements visent à financer :
- Des centrales solaires et éoliennes de grande capacité
- Des mini-réseaux ruraux pour l’électrification hors réseau
- Des projets d’efficacité énergétique dans l’industrie et le bâtiment
- La formation de techniciens et d’ingénieurs africains
L’enjeu est de faire de l’Afrique un acteur majeur de la transition énergétique mondiale, tout en créant des emplois verts et en renforçant la résilience climatique.
Secteur privé : moteur de croissance et d’innovation
Le deuxième axe du partenariat concerne le soutien au secteur privé africain, notamment les PME, les startups et les entreprises innovantes. L’Allemagne apporte son savoir-faire en matière de financement, de formation et d’accès aux marchés internationaux.
Les dispositifs incluent :
- Des lignes de crédit dédiées aux PME africaines
- Des fonds d’investissement pour les startups technologiques et industrielles
- Des programmes de mentorat et de transfert de compétences
- Le développement de clusters industriels et de zones économiques spéciales
Ce soutien vise à diversifier les économies africaines, à favoriser l’industrialisation et à renforcer l’intégration régionale.
Impacts attendus et défis à relever
Le partenariat BAD-Allemagne pourrait générer des impacts majeurs :
- Accroissement de la production d’énergie propre et réduction des émissions de CO₂
- Création de centaines de milliers d’emplois directs et indirects
- Amélioration de l’accès à l’électricité pour les populations rurales
- Renforcement de la compétitivité des entreprises africaines sur les marchés mondiaux
Mais des défis subsistent : gouvernance, transparence, stabilité réglementaire, accès au financement pour les petites entreprises, et adaptation aux spécificités locales.
Conclusion
Le partenariat BAD-Allemagne incarne une nouvelle génération de coopération, fondée sur la confiance, l’innovation et l’investissement dans l’avenir. Il offre à l’Afrique l’opportunité de devenir un leader de la transition énergétique et de l’entrepreneuriat, à condition de relever les défis structurels et de garantir l’inclusion de toutes les parties prenantes.