Erevan/Bakou, 11 août 2025–
Les gouvernements arménien et azerbaïdjanais ont confirmé ce lundi leur participation prochaine à un sommet de paix qui se tiendrait à Washington sous médiation des États-Unis. Ce rendez-vous, attendu d’ici la fin du mois, vise à consolider les fragiles avancées obtenues depuis le cessez-le-feu de mars dernier dans le conflit du Haut-Karabakh.
Un conflit ancien aux conséquences toujours vives
Le Haut-Karabakh, enclave majoritairement peuplée d’Arméniens mais située en Azerbaïdjan, a été le théâtre de plusieurs guerres depuis l’effondrement de l’URSS.
En septembre 2023, l’Azerbaïdjan a reconquis l’intégralité du territoire après une offensive éclair, provoquant le départ de plus de 100 000 Arméniens de la région. Depuis, les tensions se prolongent, notamment sur les questions de réconciliation communautaire, de retour des déplacés et de démilitarisation .
Un agenda de négociations ambitieux
D’après le Département d’État américain, le sommet abordera :
- Le tracé final et reconnu des frontières.
- Les garanties internationales pour la protection des minorités.
- Le rétablissement des échanges commerciaux et de la libre circulation.
- La mise en œuvre de projets communs d’infrastructures pour encourager la coopération économique.
Antony Blinken , secrétaire d’État américain, a déclaré que « la paix durable dans le Caucase ne sera possible que si les deux parties s’engagent sincèrement dans le dialogue et respectent les droits de leurs citoyens ».
Réactions régionales et internationales
L’Union européenne a salué l’annonce, tout en rappelant que ses propres médiateurs continueront à jouer un rôle dans le processus. La Russie, traditionnellement influente dans la région, n’a pas encore commenté effectivement, mais les analystes estiment qu’elle voit d’un œil prudent une initiative conduite exclusivement par Washington.
L’ONU, de son côté, a réitéré son soutien à toute initiative visant à éviter une reprise des hostilités et à stabiliser le Caucase.
Perspectives et enjeux
Si le sommet aboutit à un accord, il pourrait ouvrir la voie à unenormalisation diplomatique complèteentre Erevan et Bakou, ainsi qu’à l’intégration économique régionale avec la Géorgie et la Turquie.
Toutefois, les observateurs rappellent que la méfiance et les souffrances héritées du conflit restent vives des deux côtés.