Un contrat record qui repositionne l’Angola au cœur de l’énergie mondiale
L’Angola a signé ce 16 juillet 2025 un accord majeur avec un consortium mené par les géants américains ExxonMobil et Chevron, associé à la société TotalEnergies (France) et à l’italien Eni. Ce contrat, d’une valeur globale estimée à 7,5 milliards de dollars, porte sur l’exploitation de nouveaux champs offshore au large des côtes atlantiques, avec une production attendue de 300 000 barils par jour sur les dix prochaines années.
C’est le plus important accord du secteur pétrolier angolais depuis la pandémie et la crise des cours mondiaux : un véritable redémarrage pour l’économie du pays, qui demeure le second producteur subsaharien après le Nigeria.
Les enjeux stratégiques pour Luanda
Pour le gouvernement angolais dirigé par João Lourenço, cette signature est un signal fort envoyé aux investisseurs internationaux. L’exécutif mise sur ces recettes accrues pour financer le plan de modernisation des infrastructures (routes, écoles, santé) et assainir la dette publique, qui reste lourde malgré un allègement partiel négocié avec la Chine.
Dans un contexte où la transition énergétique mondiale incite à diversifier les recettes, Luanda affirme vouloir accélérer le développement des énergies renouvelables, mais considère que l’or noir reste vital pour la décennie à venir.
Les contreparties locales : emplois, formation et contenu national
Au-delà des dividendes attendus, les autorités ont obtenu du consortium l’engagement de créer 5 000 emplois directs et indirects et de financer un programme de formation professionnelle dans les métiers du pétrole et de l’ingénierie. Une clause de « contenu local » prévoit la sous-traitance prioritaire de la chaîne logistique à des PME angolaises.

Les syndicats et la société civile accueillent favorablement cet aspect, tout en exigeant une transparence accrue sur la gestion des revenus pétroliers, traditionnellement source de tensions et de soupçons de corruption.
Risques écologiques : la vigilance reste de mise
Des voix écologistes s’inquiètent de la multiplication des projets offshore, rappelant les précédents de marées noires dans le Golfe de Guinée et la fragilité de la biodiversité marine. Le ministère de l’Environnement promet que le consortium respectera un strict cahier des charges en matière de sécurité et de prévention des risques.
Une relance attendue mais sous surveillance
À court terme, ce contrat devrait relancer l’activité économique et stabiliser la monnaie nationale, le kwanza, qui avait chuté en début d’année. Les bailleurs de fonds internationaux, comme le FMI ou la Banque africaine de développement, surveilleront la bonne gouvernance des revenus. Si la dynamique actuelle se confirme, l’Angola pourrait se hisser durablement au rang d’acteur régional clé, à condition de relever les défis de la diversification et de l’inclusion.