Le 1er septembre 2025 marque une étape historique pour l’Angola avec l’inauguration officielle de la raffinerie de Cabinda, un projet d’envergure d’une valeur de 473 millions de dollars. La nouvelle installation, située dans la province pétrolière de Cabinda, vise à transformer radicalement la chaîne énergétique du pays en réduisant la dépendance aux importations de produits raffinés, coûteuses et volatiles.
Avec une capacité initiale de 30 000 barils par jour (bpd), la raffinerie de Cabinda deviendra la deuxième installation pétrolière de ce type après celle de Luanda, qui dispose de 65 000 bpd. La première phase produira principalement du diesel, du fioul, du naphta et du carburéacteur, couvrant environ 10% de la consommation énergétique nationale. Une deuxième phase est déjà planifiée pour doubler cette capacité à 60 000 bpd, en élargissant la gamme des produits finis à l’essence et au gaz, augmentant ainsi la sécurité énergétique et les possibilités d’exportation régionale.
Fruit d’un partenariat public-privé entre Gemcorp, un gestionnaire d’actifs britannique spécialisé dans les marchés émergents, et Sonangol, l’entreprise pétrolière nationale angolaise, le projet Cabinda a mobilisé un important réseau d’investisseurs internationaux et locaux. Ce partenariat stratégique illustre la volonté des autorités angolaises d’attirer des financements pour moderniser durablement leur industrie pétrolière et inscrire le pays dans une dynamique d’industrialisation.

L’impact socio-économique est considérable : plus de 3 300 emplois directs ont été créés, avec 85% de la main-d’œuvre locale impliquée. Un programme de formation intensif a également été déployé pour préparer près de 180 techniciens spécialisés qui assureront la pérennité opérationnelle de la raffinerie. Au-delà de la création d’emplois, la raffinerie vise à stimuler les filières locales, depuis la logistique jusqu’à la distribution de carburants, favorisant un effet multiplicateur pour l’économie régionale.
La réalisation de ce projet répond aussi à une importante défi géopolitique. En réduisant la dépendance aux importations, estimées à plus de 2 milliards de dollars par an, l’Angola espère renforcer sa balance commerciale et diminuer la vulnérabilité aux fluctuations des marchés internationaux. Cette autosuffisance énergétique est aussi stratégique du point de vue de la stabilité politique intérieure et de la souveraineté économique à long terme.
Enfin, dans un contexte mondial en mutation rapide vers des énergies plus durables, la raffinerie de Cabinda s’inscrit dans une vision d’équilibre pragmatique, conciliant encore la consommation de produits fossiles et les efforts croissants pour intégrer des solutions éco-responsables. Le projet conforte la place de l’Angola comme un leader énergétique en Afrique centrale et souligne les perspectives de développement régional grâce à l’exportation de produits raffinés vers les pays voisins.