Introduction
En mars 2025, l’Angola a enregistré une hausse spectaculaire de 21,4 % du crédit accordé au secteur non financier. Cette progression, saluée par certains comme un signe de vitalité économique, interroge aussi sur les risques de surchauffe et de fragilité financière. Analyse d’un phénomène révélateur des transformations en cours dans l’économie angolaise.
Les causes de la hausse du crédit
Relance post-Covid et politique monétaire accommodante
La Banque nationale d’Angola a adopté depuis 2023 une politique monétaire plus souple, abaissant ses taux directeurs pour soutenir la reprise économique après la pandémie. Les banques commerciales ont ainsi élargi leur offre de crédit, notamment aux PME, aux industries et aux secteurs innovants.
Dynamisme des secteurs productifs
Les secteurs de l’agriculture, de l’agro-industrie, des infrastructures et des services ont bénéficié de cette manne de financement. Les investissements dans la modernisation des équipements, la logistique et la transformation des matières premières se sont multipliés, créant un cercle vertueux de croissance.
Les opportunités pour l’économie angolaise
Stimulation de l’investissement et de l’emploi
L’accès facilité au crédit permet aux entreprises d’investir, d’innover et de créer des emplois. Cette dynamique contribue à la diversification de l’économie, longtemps dépendante du pétrole, et à la montée en puissance de nouveaux secteurs porteurs.
Renforcement du tissu entrepreneurial
Les PME, souvent confrontées à des difficultés d’accès au financement, profitent de cette ouverture pour se développer. Cela favorise l’émergence d’un tissu entrepreneurial plus dense et plus résilient, capable de mieux absorber les chocs économiques.
Les risques associés à la croissance du crédit
Endettement et fragilité du secteur bancaire
Une croissance trop rapide du crédit peut fragiliser les banques, en cas de défaut de paiement massif ou de mauvaise allocation des ressources. La Banque nationale d’Angola surveille de près la qualité des prêts et la solidité des bilans bancaires, pour éviter la formation de bulles spéculatives.
Inflation et déséquilibres macroéconomiques
L’afflux de liquidités dans l’économie peut alimenter l’inflation, déjà sous tension dans certains secteurs. Le gouvernement doit veiller à ce que la croissance du crédit ne se traduise pas par une surchauffe ou une perte de contrôle des prix.
Les perspectives à moyen terme
Vers une croissance plus inclusive et durable ?
Si elle est bien encadrée, l’explosion du crédit au secteur non financier peut devenir un moteur de transformation structurelle pour l’Angola. L’enjeu sera de canaliser les financements vers les secteurs les plus productifs, d’accompagner les entreprises dans la gestion des risques et de renforcer la régulation bancaire.
Le rôle des institutions internationales
La Banque mondiale et le FMI encouragent l’Angola à poursuivre ses réformes financières, à améliorer la transparence et à renforcer la supervision du secteur bancaire. Leur appui technique et financier sera essentiel pour garantir la stabilité et la soutenabilité de la croissance.
Conclusion
L’essor du crédit au secteur non financier en Angola est porteur d’espoirs pour la diversification et la modernisation de l’économie. Mais il appelle à la vigilance : seule une gestion prudente et transparente permettra de transformer cette opportunité en succès durable, au service du développement national.