Un signal d’alarme planétaire
Le 4 juin 2025, un rapport alarmant du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a mis en lumière la disparition accélérée des glaciers à travers le monde. Selon ce document, les glaciers fondent à un rythme sans précédent, menaçant l’équilibre climatique, la sécurité hydrique et la biodiversité. Si l’Afrique n’abrite que quelques glaciers – principalement sur le Kilimandjaro, le mont Kenya et les Rwenzori –, les conséquences de cette fonte rapide pourraient être majeures pour le continent.
Pourquoi les glaciers disparaissent-ils si vite ?
Les glaciers sont des indicateurs sensibles du réchauffement climatique. L’augmentation des températures mondiales, liée aux émissions de gaz à effet de serre, provoque une fonte accélérée des masses de glace, même dans les régions tropicales. Sur le Kilimandjaro, par exemple, la couverture glaciaire a diminué de plus de 80 % en un siècle. Les experts estiment que, si rien n’est fait, la plupart des glaciers africains auront disparu d’ici 2050.
Des impacts directs sur l’Afrique de l’Est
Pour les communautés vivant autour des montagnes glaciaires d’Afrique de l’Est, la fonte des glaciers est une catastrophe annoncée. Ces glaciers alimentent de nombreux cours d’eau, essentiels pour l’agriculture, l’élevage, la production d’électricité et l’approvisionnement en eau potable. Leur disparition menace la sécurité alimentaire, la santé et le développement économique de millions de personnes au Kenya, en Tanzanie, en Ouganda et en RDC.
Les risques pour la biodiversité et les écosystèmes
Les glaciers jouent un rôle clé dans la régulation des écosystèmes de montagne. Leur fonte perturbe les cycles de l’eau, modifie les habitats naturels et fragilise la faune et la flore locales. Les espèces endémiques, déjà menacées par la déforestation et le braconnage, voient leur environnement se transformer à grande vitesse. Les parcs nationaux du Kilimandjaro, du mont Kenya et des Rwenzori, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, sont en première ligne de cette crise.
Des conséquences en cascade pour tout le continent
Au-delà des régions de montagne, la disparition des glaciers africains aura des répercussions sur l’ensemble du continent. La réduction des débits des rivières affectera la production hydroélectrique, l’irrigation des cultures et l’accès à l’eau potable dans de vastes zones. Les tensions autour des ressources hydriques pourraient s’aggraver, alimentant les conflits entre communautés, régions et pays.
L’Afrique, victime mais aussi actrice du changement climatique
L’Afrique est l’un des continents les plus vulnérables au changement climatique, bien qu’elle ne soit responsable que d’une faible part des émissions mondiales de CO₂. Les sécheresses, les inondations, la désertification et la montée du niveau des mers menacent la sécurité, la santé et la prospérité de millions d’Africains. Mais le continent est aussi porteur de solutions : énergies renouvelables, agroécologie, reforestation, gestion durable de l’eau.
Les réponses africaines à la crise des glaciers
Face à l’urgence, plusieurs pays africains ont lancé des programmes de surveillance des glaciers, de gestion intégrée des ressources en eau et d’adaptation au changement climatique. Le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda collaborent avec des institutions internationales pour protéger les écosystèmes de montagne, sensibiliser les populations et promouvoir des alternatives économiques durables. Les scientifiques africains jouent un rôle clé dans la recherche, l’innovation et la mobilisation citoyenne.
Le rôle de la communauté internationale
La fonte des glaciers africains est un enjeu mondial : elle interpelle la responsabilité des grandes puissances, la nécessité de respecter les engagements de l’Accord de Paris et l’urgence de financer l’adaptation dans les pays du Sud. L’Afrique réclame plus de justice climatique, un accès équitable aux financements verts et une reconnaissance de ses efforts pour préserver la planète.
Conclusion : agir pour préserver l’avenir
L’alerte mondiale sur la disparition accélérée des glaciers est un appel à l’action pour l’Afrique et le monde. Il s’agit de protéger les ressources en eau, d’investir dans la résilience des communautés et de promouvoir une transition écologique juste et inclusive. La renaissance africaine passe aussi par la défense de ses trésors naturels et la mobilisation pour un avenir durable.
