Le scandale des airbags Takata connaît un nouveau rebondissement en France. Le 24 juin 2025, le gouvernement français a ordonné l’immobilisation immédiate de 800 000 véhicules supplémentaires équipés d’airbags potentiellement défectueux, portant à plus de 2 millions le nombre total de véhicules concernés dans le pays. Cette décision, prise à la suite d’une série d’incidents récents, relance l’inquiétude autour de ce qui reste l’un des plus grands rappels automobiles de l’histoire mondiale.
Un problème de sécurité majeur
Les airbags Takata, fabriqués par le groupe japonais aujourd’hui en faillite, sont au cœur d’un scandale mondial depuis plus de dix ans. Leur système de gonflage, utilisant un propulseur chimique instable, peut provoquer une explosion violente lors du déclenchement de l’airbag, projetant des fragments métalliques dans l’habitacle. Plusieurs dizaines de morts et des centaines de blessés ont été recensés à travers le monde, notamment aux États-Unis, en Asie et en Europe.
En France, les autorités ont recensé ces derniers mois plusieurs cas d’incidents graves, dont un accident mortel en mai 2025 impliquant un véhicule d’une grande marque européenne. Face à la gravité des risques, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a décidé d’étendre la mesure d’immobilisation à de nouveaux modèles, en coordination avec les constructeurs et les assureurs.
Des conséquences économiques et sociales
L’immobilisation de 800 000 véhicules a un impact considérable sur les automobilistes, les entreprises de transport et le secteur automobile français. Les propriétaires concernés doivent se rendre chez leur concessionnaire pour faire vérifier et remplacer les airbags, une opération qui peut prendre plusieurs semaines en raison de la pénurie de pièces de rechange.
Les constructeurs, déjà fragilisés par la crise des semi-conducteurs et la transition vers l’électrique, doivent gérer un afflux massif de demandes et faire face à des coûts supplémentaires importants. Le gouvernement a annoncé la mise en place d’un fonds d’indemnisation pour les automobilistes les plus touchés et d’un numéro vert d’information.
Une crise mondiale toujours d’actualité
Le scandale Takata dépasse largement les frontières françaises. Plus de 100 millions de véhicules ont été rappelés dans le monde depuis 2013, impliquant la quasi-totalité des grands constructeurs automobiles. Si la plupart des airbags défectueux ont été remplacés, des millions de véhicules circulent encore avec des équipements à risque, notamment dans les pays émergents où les campagnes de rappel sont moins efficaces.
Les autorités européennes et internationales appellent à une vigilance accrue et à une meilleure coordination entre États pour garantir la sécurité des usagers. Des enquêtes sont en cours pour déterminer les responsabilités et évaluer les dispositifs de contrôle qualité dans l’industrie automobile.
Perspectives et leçons à tirer
Le scandale Takata met en lumière la nécessité d’une réglementation plus stricte, d’une transparence accrue dans la chaîne de production et d’une meilleure information des consommateurs. Les experts estiment que l’affaire doit servir de leçon pour anticiper les risques liés à l’innovation technologique et renforcer la confiance dans l’industrie automobile.