L’industrie du jeu vidéo en Afrique connaît une croissance fulgurante, portée par une jeunesse créative, connectée et avide d’innovation. Parmi les figures emblématiques de cette révolution numérique, le Centrafricain Teddy Kossoko s’impose comme un pionnier. Fondateur de Masseka Game Studio et de la plateforme Gara, il incarne la nouvelle génération d’entrepreneurs africains qui misent sur la technologie pour créer des emplois, valoriser la culture et transformer l’économie du continent.
Un parcours inspirant
Originaire de la Centrafrique, Teddy Kossoko a su transformer sa passion pour les jeux vidéo en une aventure entrepreneuriale à fort impact social. Après des études d’ingénierie informatique en France, il fonde Masseka Game Studio, avec l’ambition de raconter l’Afrique autrement et de créer des contenus ancrés dans les réalités et les imaginaires du continent. Son jeu phare, « Kissoro Tribal Game », revisite un jeu traditionnel africain, mêlant modernité et patrimoine.
L’essor du jeu vidéo en Afrique
Le marché africain du jeu vidéo est en pleine expansion, stimulé par :
- La démocratisation de l’accès à Internet et aux smartphones : la majorité des jeunes Africains accèdent aux jeux via mobile, un marché en forte croissance.
- La montée de la classe moyenne : une population jeune, urbaine, connectée et consommatrice de contenus digitaux.
- L’émergence de studios locaux : des entrepreneurs comme Kossoko, mais aussi des structures au Nigeria, au Kenya, en Afrique du Sud ou en Égypte, développent des jeux adaptés aux goûts et aux cultures africaines.
Création d’emplois et impact économique
L’industrie du jeu vidéo offre des opportunités inédites pour l’emploi des jeunes :
- Développement informatique : programmation, design, animation, test de jeux.
- Marketing et communication : gestion de communautés, promotion sur les réseaux sociaux, organisation d’événements e-sport.
- Création de contenus culturels : scénarisation, musique, doublage, adaptation de légendes et d’histoires africaines.
- Entrepreneuriat : création de studios, plateformes de distribution, services de monétisation.
Teddy Kossoko mise sur la formation et la transmission des compétences, via des ateliers, des bootcamps et des partenariats avec des universités africaines. Son objectif : permettre à la jeunesse africaine de devenir actrice de la révolution numérique, et non simple consommatrice.

Valorisation de la culture africaine
Au-delà de l’aspect économique, les jeux vidéo sont un formidable vecteur de valorisation culturelle. Les créations de Masseka Game Studio mettent en avant les mythes, les langues, les paysages et les héros africains, offrant une alternative aux modèles occidentaux dominants. Cette démarche contribue à renforcer l’estime de soi des jeunes, à lutter contre les stéréotypes et à promouvoir une image positive de l’Afrique à l’international.
Défis et perspectives
Malgré son dynamisme, le secteur du jeu vidéo africain doit relever plusieurs défis :
- Accès au financement : peu d’investisseurs locaux, dépendance aux fonds étrangers, difficulté à monétiser les jeux.
- Formation et professionnalisation : besoin de renforcer les compétences techniques et managériales.
- Visibilité internationale : nécessité de mieux promouvoir les créations africaines sur les plateformes mondiales.
- Protection de la propriété intellectuelle : lutte contre la piraterie et valorisation des droits d’auteur.
Conclusion
Teddy Kossoko et la nouvelle génération de créateurs de jeux vidéo africains ouvrent la voie à une industrie innovante, créatrice de valeur et d’emplois. En misant sur la formation, la culture et l’entrepreneuriat, ils montrent que l’Afrique peut être à la fois consommatrice et productrice de contenus numériques, et que le jeu vidéo peut devenir un moteur de développement inclusif et durable pour le continent.