Introduction
Le 30 mai 2025, Sidi Ould Tah, récemment élu président de la Banque africaine de développement (BAD), a dévoilé à Abidjan les grandes lignes de sa stratégie pour transformer le financement du développement sur le continent africain. Dans un contexte marqué par des défis économiques, climatiques et démographiques majeurs, le nouveau dirigeant de la BAD entend placer l’innovation, la transparence et l’inclusion au cœur de son mandat. Analyse des enjeux, des priorités et des attentes suscitées par ce nouveau leadership à la tête de l’institution panafricaine.
Un parcours au service du développement africain
Sidi Ould Tah, économiste mauritanien de 63 ans, a bâti sa carrière au sein de grandes institutions régionales et internationales, dont la BADEA (Banque arabe pour le développement économique en Afrique) et le ministère mauritanien de l’Agriculture. Son expérience, sa connaissance des réalités africaines et sa capacité à fédérer les partenaires sont saluées par de nombreux chefs d’État et acteurs économiques.
Son élection à la tête de la BAD, face à des candidats du Nigeria, du Kenya et de l’Afrique du Sud, a été perçue comme un choix de consensus et d’ouverture.
Les priorités du nouveau mandat
- Mobilisation des ressources : Sidi Ould Tah veut renforcer la capacité de la BAD à attirer des financements innovants, notamment via les marchés de capitaux, les partenariats public-privé et les instruments de garantie.
- Transition énergétique : Il promet d’accélérer le financement des énergies renouvelables, de soutenir la sortie progressive des énergies fossiles et de garantir un accès universel à l’électricité.
- Transformation agricole : Faire de l’agriculture un moteur de croissance et de sécurité alimentaire, en investissant dans la modernisation, la résilience climatique et la chaîne de valeur locale.
- Inclusion sociale : Soutenir l’entrepreneuriat des jeunes, l’égalité de genre et la digitalisation des services pour réduire les inégalités et créer des emplois.
- Gouvernance et transparence : Lutter contre la corruption, améliorer la gestion des fonds et renforcer la redevabilité des États membres.
Les défis à relever
- Croissance démographique : L’Afrique comptera 2,5 milliards d’habitants en 2050, avec une jeunesse en quête d’emplois et d’opportunités.
- Chocs climatiques : Sécheresses, inondations et dégradation des sols menacent la sécurité alimentaire et la stabilité sociale.
- Endettement : Plusieurs pays africains font face à une crise de la dette, limitant leur capacité d’investissement.
- Concurrence internationale : Chine, Inde, Europe et États-Unis rivalisent d’influence sur les grands projets, parfois au détriment de la souveraineté et de la durabilité.

Réactions et attentes
- Dirigeants africains : Ils saluent l’arrivée d’un président pragmatique, porteur d’une vision panafricaine et capable de défendre les intérêts du continent sur la scène internationale.
- Bailleurs de fonds : Ils attendent une gestion rigoureuse, une capacité à mobiliser des financements innovants et une ouverture accrue vers le secteur privé.
- Société civile : Les ONG réclament une BAD plus transparente, attentive aux droits humains et à l’inclusion sociale.
Les perspectives pour la BAD
Sidi Ould Tah entend positionner la BAD comme un catalyseur de la transformation africaine, en misant sur l’innovation, la coopération régionale et l’intégration des marchés. Il promet de renforcer la voix de l’Afrique dans les négociations internationales sur le climat, la dette et le commerce.
Conclusion
L’arrivée de Sidi Ould Tah à la tête de la BAD ouvre une nouvelle ère pour le financement du développement en Afrique. Entre défis structurels et opportunités historiques, son leadership sera déterminant pour bâtir une croissance inclusive, durable et souveraine.