Annonce d’une nouvelle taxe : une onde de choc pour des millions de familles africaines
Depuis la déclaration surprise du Département du Trésor américain le 15 juillet 2025, la diaspora africaine installée aux États-Unis craint une forte baisse de sa capacité à soutenir économiquement ses proches restés au pays. Les nouvelles mesures, qui incluent une taxe fédérale de 3% sur tous les transferts internationaux de plus de 100 dollars, visent officiellement à financer des programmes internes de sécurité et d’infrastructures.
Pour les 12 millions d’Africains vivant aux États-Unis, dont les Nigérians, Éthiopiens, Ghanéens et Somaliens forment les principaux contingents, l’annonce fait l’effet d’un couperet. D’après la Banque mondiale, les remises de fonds de la diaspora africaine ont dépassé 49 milliards de dollars en 2024, un record historique jugé vital pour l’équilibre social et financier de nombreux foyers sur le continent.
Impact direct sur le tissu familial et l’économie locale
La mesure risque d’avoir un impact immédiat sur les familles : le supplément de taxe, majoré par certaines commissions bancaires, pourrait diminuer les sommes envoyées et accentuer la précarité de millions de ménages africains. Car, dans nombre de pays d’origine, ces sommes financent la scolarité, payent les soins de santé et soutiennent de petites entreprises artisanales ou agricoles – autant de moteurs de développement local que menacent désormais les restrictions américaines.
Pour les experts, la hausse des tarifs, conjuguée à l’inflation mondiale, risque de provoquer un effet domino : certains migrants pourraient passer par des filières informelles risquées, tandis que certains bénéficiaires vulnérables tomberaient en deçà du seuil de pauvreté.
Les réactions : entre colère et stratégies d’adaptation
Malgré des protestations immédiates des fédérations d’associations africaines aux États-Unis, la Maison Blanche a confirmé la mesure, tout en promettant une révision annuelle et des exemptions très ciblées pour les transferts à visée humanitaire.
En Afrique, plusieurs présidents – Macky Sall (Sénégal), Nana Akufo-Addo (Ghana), et William Ruto (Kenya) – exhortent Washington à revoir sa copie, et certains gouvernements explorent déjà des accords directs avec les nouveaux acteurs du transfert numérique, comme M-Pesa ou WorldRemit, pour contourner la hausse des coûts.
Vers une diversification des canaux : crypto et fintech à la rescousse ?
Face au risque d’assèchement des flux, les entreprises de fintech africaine accélèrent le développement d’alternatives numériques pour les transferts transfrontaliers, exploitant la blockchain ou les cryptomonnaies stables pour limiter les intermédiaires.
Cependant, la pénétration de ces technologies reste encore marginale dans les zones rurales et peu connectées, rendant l’urgence de l’innovation et de la régulation plus forte.
Un enjeu de souveraineté économique et diplomatique
La crise naissante relance le débat sur l’intégration financière et la souveraineté monétaire de l’Afrique. Economistes et ONG appellent à la création d’une banque africaine de la diaspora ou au lancement de plateformes continentales exemptes de frais prohibitifs. La Commission de l’Union africaine convoque un sommet spécial fin juillet pour négocier avec Washington et les institutions financières internationales.
Quelles perspectives ?
La résilience de la diaspora demeure considérable, mais la dépendance à l’égard des réseaux traditionnels de transfert expose l’Afrique à des chocs venus de l’extérieur.
Les gouvernements africains, eux, sont sommés de réinventer un cadre plus autonome pour cette « manne des migrants » désormais vitale, dans un contexte international marqué par les replis protectionnistes et la volatilité économique.
