La situation des migrants en Tunisie : un défi complexe
La Tunisie, point de passage majeur pour les migrants africains en route vers l’Europe, fait face à une crise humanitaire et politique liée à la présence de camps informels, notamment dans la région de Sfax. Depuis début 2025, les autorités tunisiennes ont lancé des opérations de démantèlement de ces camps, suscitant inquiétudes et critiques de la part des organisations humanitaires.
Ces camps, souvent insalubres et surpeuplés, abritent des milliers de personnes originaires d’Afrique subsaharienne, fuyant la pauvreté, les conflits ou les persécutions. Leur situation précaire expose ces migrants à des risques accrus : exploitation, violences, maladies.
Les raisons du démantèlement et les réactions
Le gouvernement tunisien justifie ces opérations par la nécessité de rétablir l’ordre public, de lutter contre la criminalité et de gérer les flux migratoires. Cependant, les démantèlements se font souvent sans solutions de relogement adéquates, aggravant la vulnérabilité des migrants.
Les ONG dénoncent un manque de coordination, une absence de dialogue avec les populations concernées et un risque accru d’exclusion sociale. Elles appellent à une approche plus humaine, respectueuse des droits fondamentaux et conforme aux normes internationales.

Enjeux humanitaires et politiques
La situation des migrants en Tunisie est au croisement de plusieurs enjeux : droits humains, sécurité nationale, relations avec l’Union européenne et gestion des flux migratoires. La pression européenne pour réduire les arrivées sur son sol pousse la Tunisie à durcir sa politique migratoire, parfois au détriment des principes humanitaires.
Sur le plan politique, la question migratoire est sensible dans un pays en transition démocratique, où la montée des discours xénophobes et populistes inquiète. La gestion des migrants devient un enjeu de stabilité sociale et de cohésion nationale.
Perspectives pour une gestion durable
Pour répondre durablement à cette crise, il est nécessaire de renforcer la coopération régionale et internationale, en soutenant les pays d’origine, de transit et de destination. Des politiques d’intégration, d’accès aux droits et de protection des migrants doivent être mises en place.
La Tunisie pourrait développer des centres d’accueil dignes, des programmes d’insertion économique et sociale, et favoriser le dialogue interculturel. La sensibilisation de l’opinion publique est également essentielle pour combattre les préjugés.