L’Afrique face à une crise alimentaire sans précédent
En 2025, la sécurité alimentaire en Afrique est plus menacée que jamais. Entre conflits armés, catastrophes naturelles et bouleversements climatiques, le continent doit affronter une crise multidimensionnelle qui met en péril la vie de millions de personnes. Selon la FAO, plus de 280 millions d’Africains sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë, un chiffre en hausse constante depuis cinq ans. Les causes sont multiples et s’entremêlent, rendant la réponse humanitaire et politique d’autant plus complexe.
Conflits armés : l’insécurité comme frein à la production et à la distribution
Du Sahel à la Corne de l’Afrique, en passant par la région des Grands Lacs, les conflits armés perturbent gravement la production agricole, détruisent les infrastructures et empêchent l’acheminement de l’aide humanitaire. Au Soudan, en République centrafricaine, au Nigeria ou en RDC, des millions de personnes sont déplacées, coupées de leurs terres et de leurs moyens de subsistance. Les marchés locaux s’effondrent, les prix des denrées flambent, et l’insécurité alimentaire se transforme en famine dans certaines zones.
Catastrophes naturelles et changement climatique : des fléaux aggravants
Les sécheresses, les inondations, les invasions de criquets et les tempêtes tropicales se multiplient, exacerbées par le changement climatique. En Afrique de l’Est, la sécheresse historique de 2024-2025 a anéanti les récoltes dans plusieurs pays, tandis que les inondations au Nigeria, en RDC et au Mozambique ont détruit villages et champs. Les agriculteurs, souvent dépourvus d’assurance et d’accès au crédit, peinent à se relever. Les pertes de bétail et la dégradation des sols aggravent la vulnérabilité des communautés rurales.
Les systèmes alimentaires sous pression
La dépendance à l’importation de céréales, la volatilité des prix mondiaux et la faiblesse des infrastructures logistiques compliquent la situation. Les chaînes d’approvisionnement, déjà fragilisées par la pandémie de Covid-19, peinent à se rétablir. Les marchés urbains sont touchés par la hausse des prix, affectant la classe moyenne et les populations les plus pauvres. La malnutrition infantile explose, avec des conséquences irréversibles sur la santé et le développement des enfants.
Les réponses nationales et internationales
Face à l’urgence, les gouvernements africains multiplient les plans d’aide, les subventions et les distributions alimentaires. Mais les moyens manquent et la corruption mine l’efficacité des dispositifs. L’Union africaine, la FAO, le PAM et de nombreuses ONG internationales appellent à une mobilisation accrue des bailleurs de fonds et à une meilleure coordination des interventions. Les initiatives de résilience – diversification des cultures, irrigation, stockage, micro-assurance – montrent leur efficacité mais peinent à se généraliser.

Le rôle des femmes et des jeunes dans la sécurité alimentaire
Les femmes, qui représentent plus de 60 % de la main-d’œuvre agricole en Afrique, sont en première ligne face à la crise. Elles innovent, créent des coopératives, développent des systèmes d’entraide et investissent dans l’agroécologie. Les jeunes, confrontés au chômage et à l’exode rural, s’engagent dans l’agritech, la transformation alimentaire et la distribution numérique. Leur dynamisme est un atout majeur pour la relance du secteur.
Les enjeux de la souveraineté alimentaire et de la transition écologique
La crise actuelle relance le débat sur la souveraineté alimentaire : comment produire plus et mieux, avec moins de dépendance aux importations et aux aléas mondiaux ? L’agroécologie, la valorisation des savoirs locaux, la relocalisation des filières et l’investissement dans la recherche sont des pistes privilégiées. La transition vers une agriculture durable, résiliente et inclusive est désormais une priorité pour de nombreux pays africains.
Conclusion : une mobilisation collective pour nourrir l’Afrique
La sécurité alimentaire en Afrique est un défi global qui exige une mobilisation de tous : États, bailleurs, société civile, secteur privé et communautés locales. L’innovation, la solidarité et la résilience seront les clés pour surmonter cette crise et garantir à tous le droit fondamental à l’alimentation.