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Afrique : la nouvelle diplomatie verte, entre leadership climatique et coopération Sud-Sud

par Africanova
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Introduction

Le 30 mai 2025, à l’occasion du Forum panafricain sur la diplomatie verte tenu à Addis-Abeba, chefs d’État, ministres, experts et acteurs de la société civile ont débattu de la place croissante de l’Afrique dans la gouvernance climatique mondiale. Face à l’urgence environnementale, à la multiplication des catastrophes naturelles et à la pression pour une transition énergétique juste, le continent s’affirme comme un acteur incontournable de la diplomatie verte, misant sur la coopération Sud-Sud, l’innovation et la défense de ses intérêts dans les négociations internationales. Analyse des stratégies, des succès, des défis et des perspectives d’une Afrique qui veut compter dans l’agenda climatique du XXIe siècle.

L’Afrique, victime et solution à la crise climatique

L’Afrique est le continent le plus vulnérable au changement climatique : sécheresses, inondations, désertification, recul des glaciers, insécurité alimentaire, migrations forcées… Pourtant, elle n’est responsable que de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Cette injustice climatique a longtemps placé l’Afrique en position de « victime », réclamant justice et financements lors des COP.

Mais depuis quelques années, une nouvelle génération de leaders, d’experts et de diplomates africains revendique un rôle moteur : l’Afrique comme solution, grâce à son potentiel en énergies renouvelables, en forêts, en biodiversité et en innovation sociale.

Les piliers de la diplomatie verte africaine

  • Leadership dans les négociations internationales : L’Afrique parle désormais d’une seule voix dans les COP, avec le Groupe africain des négociateurs, l’Union africaine et les coalitions régionales. Elle réclame la mise en œuvre effective de l’Accord de Paris, l’augmentation des financements climat et la reconnaissance des « pertes et dommages » subis par les pays vulnérables.
  • Promotion de la coopération Sud-Sud : L’Afrique développe des partenariats avec l’Asie, l’Amérique latine et les Caraïbes pour partager des solutions adaptées (agroécologie, irrigation, énergie solaire, gestion de l’eau) et renforcer son autonomie technologique.
  • Investissement dans les énergies vertes : Le continent mise sur le solaire, l’éolien, l’hydroélectricité, la géothermie et l’hydrogène vert pour répondre à la demande croissante d’énergie, créer des emplois et réduire la dépendance aux énergies fossiles.
  • Protection des forêts et de la biodiversité : Des initiatives comme la Grande Muraille Verte, la REDD+ et la valorisation des aires protégées visent à restaurer les écosystèmes, capter le carbone et préserver les ressources naturelles.

Succès et innovations

  • Maroc : Leader africain du solaire avec la centrale Noor à Ouarzazate, le Maroc exporte son expertise vers l’Afrique de l’Ouest et l’Europe.
  • Kenya : Premier producteur africain de géothermie, le Kenya mise sur l’énergie propre pour électrifier les zones rurales et attirer les industries vertes.
  • Afrique du Sud : Malgré sa dépendance au charbon, le pays investit massivement dans l’éolien, le solaire et le stockage d’énergie, tout en pilotant le « Just Energy Transition Partnership » avec les pays du G7.
  • Rwanda, Sénégal, Ghana : Ces pays développent des villes vertes, des transports propres et des programmes d’adaptation innovants.

Les défis de la diplomatie verte africaine

  • Financement : Malgré les promesses, les flux de financements climat restent en deçà des besoins (moins de 30 % des fonds mondiaux atteignent l’Afrique). Les pays réclament une réforme des institutions financières internationales et l’accès direct aux fonds climat.
  • Justice climatique : L’Afrique insiste sur la nécessité d’une transition juste, qui ne sacrifie pas le développement, l’emploi et la lutte contre la pauvreté. Elle refuse les injonctions à l’abandon immédiat des énergies fossiles sans alternatives viables.
  • Capacités techniques et institutionnelles : Le manque d’ingénieurs, de centres de recherche, de données et de gouvernance freine la mise en œuvre des projets verts.
  • Intégration régionale : La coordination entre les pays africains reste perfectible, malgré les progrès de l’Union africaine et des communautés économiques régionales.

La société civile et la jeunesse en première ligne

Les ONG, les mouvements de jeunes et les entrepreneurs verts jouent un rôle moteur dans la diplomatie climatique africaine. Des campagnes comme « Fridays for Future Africa », « Youth4Climate » ou « Africa is not a Dumpster » mobilisent des millions de personnes pour exiger l’action des gouvernements et des entreprises.

Des start-ups développent des solutions innovantes : irrigation goutte-à-goutte, recyclage, bioénergie, fintech verte… Les femmes, souvent en première ligne face aux impacts du climat, s’imposent comme des actrices majeures de la résilience et de l’adaptation.

Témoignages et perspectives

  • Diplomates : « L’Afrique ne se contente plus de subir, elle propose, innove et négocie avec force », résume un négociateur sénégalais.
  • Experts : Ils appellent à renforcer la formation, la recherche et la coopération Sud-Sud pour accélérer la transition verte.
  • Jeunes militants : Ils réclament plus de place dans les instances de décision et la reconnaissance de leurs initiatives locales.

Conclusion

La nouvelle diplomatie verte africaine marque un tournant pour le continent et pour la gouvernance mondiale du climat. Entre leadership, coopération et justice, l’Afrique entend peser sur l’agenda climatique, défendre ses intérêts et proposer des solutions pour un avenir durable et solidaire.

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