Abidjan, 5 juillet 2025 – Une maladie génétique au cœur des priorités sanitaires africaines
La drépanocytose, maladie génétique héréditaire touchant principalement les populations d’Afrique subsaharienne, est aujourd’hui reconnue comme un enjeu majeur de santé publique sur le continent. Avec plus de 300 000 nouveaux-nés affectés chaque année, l’Afrique concentre près de 75 % des cas mondiaux. Face à ce défi, les initiatives se multiplient pour améliorer le dépistage, la prise en charge et la recherche, ouvrant de nouveaux espoirs pour des millions de patients.
Un fardeau sanitaire et social lourd
La drépanocytose provoque une déformation des globules rouges, entraînant des crises douloureuses, une anémie chronique, des infections récurrentes et des complications graves pouvant entraîner la mort prématurée. En Afrique, où l’accès aux soins est souvent limité, le taux de mortalité infantile lié à cette maladie reste élevé.
Les familles touchées font face à un double combat : la maladie elle-même et la stigmatisation sociale, qui freine parfois le diagnostic et le suivi médical.
Des progrès dans le dépistage et la prise en charge
Ces dernières années, plusieurs pays africains ont mis en place des programmes de dépistage néonatal systématique, permettant une détection précoce et une prise en charge adaptée. Le Ghana, le Nigeria, la Côte d’Ivoire et le Kenya sont à la pointe de ces initiatives, avec le soutien d’ONG internationales et d’organisations comme l’OMS.
Les traitements se sont améliorés : prophylaxie antibiotique, transfusions sanguines, hydroxyurée pour réduire la fréquence des crises. Mais l’accès aux soins reste inégal, notamment en zones rurales.
La recherche ouvre de nouvelles perspectives
La recherche scientifique, en Afrique et à l’étranger, explore des pistes innovantes : thérapies géniques, greffes de moelle osseuse, nouveaux médicaments ciblés. Plusieurs essais cliniques sont en cours sur le continent, avec des résultats prometteurs.
Des collaborations internationales, comme le consortium H3Africa, favorisent le transfert de technologies et la formation de chercheurs africains spécialisés.
Sensibilisation et mobilisation communautaire
La lutte contre la drépanocytose passe aussi par la sensibilisation des populations, la formation des professionnels de santé et la création de réseaux de soutien aux patients et familles. Des campagnes éducatives, souvent portées par des associations locales, visent à briser les tabous et à promouvoir le dépistage prénatal.
Un enjeu de santé publique majeur
La drépanocytose est désormais intégrée dans les plans nationaux de santé et les stratégies régionales de lutte contre les maladies non transmissibles. L’OMS a fixé des objectifs ambitieux pour réduire la mortalité infantile liée à la maladie d’ici 2030.
Conclusion
La drépanocytose reste un défi majeur pour l’Afrique, mais les avancées médicales, associées à une meilleure organisation des soins et à une mobilisation sociale accrue, ouvrent une nouvelle ère d’espoir. Pour des millions d’Africains, la maladie pourrait devenir une condition gérable, voire guérissable.