L’Afrique du Sud est confrontée à une crise sociale sans précédent avec un taux de chômage des jeunes ayant atteint un record historique en 2025. Selon les dernières statistiques publiées par le gouvernement sud-africain et le Bureau national des statistiques, près de 45% des jeunes âgés de 18 à 35 ans sont actuellement sans emploi, une situation qui alarme tant les autorités que la société civile.
Cette explosion du chômage est le résultat d’un cumul de facteurs structurels : une économie encore en reprise après les impacts de la pandémie mondiale, un système éducatif inadapté aux exigences du marché, ainsi qu’une forte inadéquation entre les compétences disponibles et les besoins des secteurs productifs. Par ailleurs, les conséquences des inégalités historiques et des disparités régionales continueront de nourrir un cercle vicieux de pauvreté et d’exclusion.
Face à cette urgence, le gouvernement sud-africain a lancé un plan ambitieux visant à stimuler la création d’emplois à travers plusieurs capitaux sectoriels : la transition énergétique verte, la transformation numérique, l’agro-industrie et les infrastructures. Ce plan est accompagné d’un programme national de formation professionnelle axé sur les métiers techniques et numériques, en partenariat avec le secteur privé.
Les autorités ont également renforcé les mesures incitatives pour les petites et moyennes entreprises, considérées comme un moteur de l’emploi local, en facilitant l’accès au financement et en simplifiant les procédures administratives. Toutefois, ces initiatives tardent à porter leurs fruits, faute de mise en œuvre rapide et d’une coordination efficace.
Le taux de chômage élevé alimente le mal-être social, avec une augmentation visible des mouvements de protestation dans plusieurs townships et quartiers populaires. Cette situation risque de miner la stabilité du pays si aucune réponse durable n’est apportée rapidement.
La société civile et les syndicats appellent à un dialogue inclusif, soulignant la nécessité d’une politique économique plus équitable et d’une meilleure gestion des ressources pour combattre les disparités. Ils insistent également sur l’importance des investissements dans l’éducation et la santé pour construire un capital humain résilient.
Le défi sud-africain illustre les enjeux majeurs auxquels font face plusieurs économies africaines émergentes : allier croissance économique, justice sociale et intégration des jeunes dans le développement national. La question de l’emploi des jeunes est devenue un indicateur clé de la viabilité sociale à moyen terme.