Introduction
L’ancien président sud-africain Jacob Zuma, figure controversée de la politique nationale, a été condamné le 26 août par le tribunal de Pietermaritzburg à 15 ans de prison ferme pour corruption et détournement de fonds publics dans une affaire liée à des contrats publics d’armement. Même si Zuma a déjà multiplié les batailles judiciaires, cette condamnation, jugée «historique» par de nombreux observateurs, pourrait marquer un tournant dans la lutte contre l’impunité des élites en Afrique du Sud.
Une saga judiciaire sans fin
Jacob Zuma, président de 2009 à 2018, est depuis des années poursuivi pour de multiples affaires : pots-de-vin, détournement de fonds, «captation de l’État» par des intérêts privés. Son mandat présidentiel avait été miné par un nombre record de scandales. Cette fois, le tribunal l’a reconnu coupable dans le dossier «Thales», du nom d’un géant industriel accusé de lui avoir versé des pots-de-vin pour influencer des contrats militaires au début des années 2000.
Les détails de la condamnation
Le juge a retenu 12 chefs d’accusation de corruption et d’abus de biens sociaux. Zuma a été condamné à 15 ans de prison, assortis d’une interdiction d’exercer toute fonction publique à vie. Ses avocats ont immédiatement annoncé faire appel, mais les ONG anticorruption saluent une «victoire pour la justice sud-africaine». Des partisans de Zuma ont manifesté devant le tribunal, dénonçant «un acharnement politique».
Réactions politiques
Le gouvernement du Congrès national africain (ANC), actuellement dirigé par Cyril Ramaphosa, tente de ménager ses soutiens tout en affichant fermeté. «Personne n’est au-dessus de la loi. Cette condamnation prouve que la justice fonctionne», a déclaré la ministre de la Justice. Mais en coulisses, l’affaire fragilise encore l’ANC avant les élections législatives de 2026. Zuma reste populaire auprès d’une frange de la population rurale et rebelle, prête à voir dans sa condamnation une preuve de persécution politique.

Le poids de la corruption
Selon Transparency International, l’Afrique du Sud a perdu l’équivalent de 30 milliards de dollars à cause de la corruption au cours des deux dernières décennies. Zuma symbolise pour beaucoup cette ère trouble. La nouvelle condamnation pourrait ouvrir la voie à d’autres procès visant des hauts responsables politiques et militaires.
Conclusion En condamnant de nouveau Jacob Zuma, la justice sud-africaine envoie un signal clair : l’impunité des élites est de moins en moins tolérée. Mais l’avenir politique du pays montre combien la ligne entre justice et instrumentalisation politique demeure fragile.