Dakar, le 11 août 2025–
Les agences humanitaires tirent la sonnette d’alarme : l’Afrique de l’Ouest traverse l’une des pires crises alimentaires de son histoire récente , avec plus de 49 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë . Le chiffre, révélé ce matin par le Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) , dépasse de 14% celui enregistré en 2024.
Des causes multiples et cumulatives
Plusieurs facteurs expliquent cette aggravation :
- Conflits armés persistants au Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso), qui empêchent l’accès aux champs et marchés.
- Chocs climatiques répétés : sécheresses prolongées alternant avec des inondations destructrices.
- Inflation record et flambée des prix mondiaux des denrées alimentaires.
- Réduction de la production céréalière dans la région (-18% cette année selon la FAO).
Une aide internationale insuffisante
Le constat est encore plus préoccupant quand on observe la baisse des financements humanitaires. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), seulement 37% des besoins pour 2025 sont actuellement couverts. La priorité internationale étant focalisée sur d’autres crises mondiales, le Sahel reste relégué dans la hiérarchie de l’attention diplomatique.
Conséquences sociales et politiques
L’insécurité alimentaire exacerbe les tensions dans les zones déjà fragiles. Les analystes entraînent une augmentation des migrations forcées , l’explosion des prix urbains et une multiplication des conflits communautaires liés à l’accès aux ressources.
« Nous avons désormais des enfants qui ne mangent qu’un repas léger tous les deux jours » , rapporte la directrice d’une ONG active au Niger.
Perspectives et solutions envisagées
Les experts proposent un plan en deux volets :
- Aide d’urgence accumulée pour éviter des famines localisées.
- Investissements structurants dans l’agriculture résiliente au climat (irrigation, semences améliorées, stockage).
L’Union africaine envisage la création d’un fonds panafricain de sécurité alimentaire pour réduire la dépendance vis-à-vis de l’aide extérieure.
