Nairobi, 5 juillet 2025 – Vers une Afrique de l’Est plus verte et plus autonome
La transition énergétique est devenue une priorité stratégique pour les pays d’Afrique de l’Est, confrontés à une croissance démographique rapide, à une demande énergétique en forte hausse et à la nécessité de réduire leur empreinte carbone. Le solaire et l’hydroélectricité s’imposent comme les piliers de cette révolution énergétique, portée par des investissements massifs, des innovations technologiques et des politiques publiques ambitieuses.
Un contexte énergétique en mutation
L’Afrique de l’Est, qui regroupe des pays comme le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, l’Éthiopie et le Rwanda, connaît une croissance économique soutenue, accompagnée d’une urbanisation rapide. Cette dynamique accroît la demande en électricité, souvent insatisfaite par les réseaux existants.
Par ailleurs, la région est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique, ce qui pousse les gouvernements à privilégier des sources d’énergie renouvelables, fiables et durables.
Le solaire, une énergie en plein essor
Le solaire connaît un essor spectaculaire :
- Le Kenya est devenu un leader régional avec plus de 500 MW de capacité solaire installée, notamment grâce au parc solaire de Garissa, l’un des plus grands d’Afrique.
- L’Ouganda et la Tanzanie développent des projets solaires décentralisés pour électrifier les zones rurales.
- Le Rwanda mise sur l’énergie solaire pour atteindre son objectif d’accès universel à l’électricité d’ici 2030.
Les innovations dans le stockage d’énergie, les micro-réseaux et les systèmes de paiement mobile facilitent l’accès au solaire, même dans les zones isolées.
L’hydroélectricité, un pilier historique et renouvelé
L’hydroélectricité reste la principale source d’énergie renouvelable en Afrique de l’Est :
- L’Éthiopie a inauguré plusieurs barrages majeurs, dont la Renaissance, qui devrait tripler la capacité électrique du pays.
- Le Kenya exploite le potentiel du lac Turkana et des rivières de la région des Grands Lacs.
- La Tanzanie et l’Ouganda investissent dans des projets hydroélectriques à petite et moyenne échelle.
Ces infrastructures contribuent à la stabilité du réseau et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Des investissements publics et privés croissants
La transition énergétique bénéficie d’un soutien massif :
- Les gouvernements ont adopté des politiques incitatives, des tarifs préférentiels et des cadres réglementaires favorables.
- Les institutions financières internationales, comme la Banque mondiale, la BAD et le Fonds vert pour le climat, financent des projets innovants.
- Le secteur privé, y compris des entreprises africaines et des multinationales, investit dans les technologies propres.
Défis et opportunités
Malgré ces avancées, la région doit relever plusieurs défis :
- La nécessité d’améliorer les réseaux de distribution et la gestion de la demande.
- La formation de compétences locales pour la maintenance et l’exploitation des infrastructures.
- La mobilisation des financements pour les projets à grande échelle.
- La garantie d’une transition juste, qui inclut les populations vulnérables.
La transition énergétique ouvre aussi des opportunités :
- Création d’emplois verts dans la construction, l’ingénierie et les services.
- Développement de l’industrie locale des équipements solaires.
- Réduction des coûts énergétiques et amélioration de la compétitivité économique.
Conclusion
L’Afrique de l’Est accélère sa transition énergétique avec une stratégie claire axée sur le solaire et l’hydroélectricité. Cette dynamique est un moteur de développement durable, de résilience climatique et d’inclusion sociale. Pour réussir, la région doit renforcer la coopération régionale, investir dans les compétences et assurer une gouvernance transparente.
