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Afrique centrale : lutte contre le braconnage, alliances régionales autour du bassin du Congo

par Africanova
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Le bassin du Congo, deuxième plus grande forêt tropicale du monde après l’Amazonie, est un trésor de biodiversité mais aussi un terrain de lutte acharnée contre le braconnage et la criminalité environnementale. Ces dernières années, les pays d’Afrique centrale ont renforcé leur coopération pour protéger cette richesse unique, essentielle à la fois pour les économies locales, la préservation des espèces et la lutte contre le changement climatique.

Un écosystème menacé

Le bassin du Congo s’étend sur six pays principaux : République démocratique du Congo, République du Congo, Gabon, Cameroun, République centrafricaine et Guinée équatoriale. Il abrite plus de 10 000 espèces de plantes, 1 000 espèces d’oiseaux et des centaines de mammifères, dont des gorilles, des éléphants de forêt et des okapis. Mais cette biodiversité est en danger : le braconnage, la déforestation, l’exploitation minière illégale et la conversion des terres pour l’agriculture industrielle menacent l’équilibre de la région.

Le braconnage, en particulier, alimente des réseaux criminels transnationaux. L’ivoire, la viande de brousse, les peaux et autres produits issus d’espèces protégées sont exportés illégalement vers l’Asie et l’Europe, générant des milliards de dollars chaque année.

Coopération régionale et stratégies innovantes

Face à l’ampleur du défi, les États d’Afrique centrale ont multiplié les initiatives communes. La Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) coordonne des politiques de conservation, de lutte contre le trafic et de développement durable. Des patrouilles transfrontalières, des bases de données partagées et des opérations conjointes sont mises en place pour traquer les braconniers et démanteler les réseaux.

Le Gabon, pionnier en matière de protection de la faune, a créé des parcs nationaux couvrant 11 % de son territoire et déployé des brigades spécialisées équipées de drones et de technologies de surveillance. La RDC et le Cameroun renforcent la formation de leurs éco-gardes et la coopération avec les communautés locales.

Le rôle des communautés et des ONG

La réussite de la lutte contre le braconnage passe aussi par l’implication des populations riveraines. Des programmes de sensibilisation, d’éducation environnementale et de développement d’activités alternatives (écotourisme, agriculture durable, artisanat) permettent de réduire la dépendance au braconnage et d’offrir des revenus légaux.

Les ONG internationales (WWF, WCS, Traffic) et locales jouent un rôle clé dans la formation, le financement et la coordination des efforts. Elles soutiennent la création de réserves communautaires, la réhabilitation des animaux saisis et la réintroduction d’espèces menacées.

Les défis de la gouvernance et de la corruption

Malgré les progrès, la lutte contre le braconnage se heurte à des obstacles majeurs : corruption, faiblesse des systèmes judiciaires, manque de moyens et de coordination, conflits armés dans certaines zones. Les trafiquants bénéficient souvent de complicités à différents niveaux de l’administration et profitent de la porosité des frontières.

La communauté internationale est appelée à renforcer son soutien, notamment en matière de traçabilité des produits, de sanctions contre les réseaux criminels et de financement des programmes de conservation.

Le bassin du Congo, poumon vert de la planète

Au-delà de la faune, le bassin du Congo joue un rôle crucial dans la régulation du climat mondial. Ses forêts stockent des milliards de tonnes de carbone et contribuent à la lutte contre le réchauffement climatique. Préserver cet écosystème, c’est aussi protéger les ressources en eau, la fertilité des sols et la vie de millions de personnes.

Les pays d’Afrique centrale plaident pour une compensation financière internationale à la hauteur de leur contribution à la planète. Des mécanismes comme REDD+ (Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts) sont expérimentés, mais les résultats restent mitigés.

Conclusion : une mobilisation à poursuivre

La lutte contre le braconnage dans le bassin du Congo est un combat de longue haleine, mais les alliances régionales, l’implication des communautés et l’innovation offrent des raisons d’espérer. Pour l’Afrique centrale, il s’agit de défendre un patrimoine naturel unique, source de vie, de fierté et d’avenir pour tout le continent.

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