Introduction
L’Afrique australe, longtemps considérée comme l’une des régions les plus stables du continent africain, fait désormais face à une montée préoccupante des groupes armés. Mozambique, République démocratique du Congo (RDC), Angola, Zimbabwe, et même l’Afrique du Sud voient émerger de nouveaux foyers d’insécurité. Cette évolution bouleverse l’équilibre régional et pose de nouveaux défis aux États, à la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et à la sécurité collective du continent.
1. Un paysage sécuritaire en mutation
Traditionnellement, l’Afrique australe bénéficiait d’une stabilité relative, en comparaison avec les crises chroniques d’Afrique centrale ou de la Corne. Mais depuis 2017, l’insurrection djihadiste dans la province du Cabo Delgado, au nord du Mozambique, a marqué un tournant. Le groupe Ahlu Sunna Wal Jamaa, lié à l’État islamique, a mené des attaques meurtrières, provoquant le déplacement de plus d’un million de personnes et perturbant l’industrie du gaz naturel.
La RDC, bien que située à la frontière de la région, reste un foyer d’instabilité majeur. Les groupes armés, notamment dans l’Est, continuent de menacer la paix, avec des répercussions sur les pays voisins, en particulier l’Angola et la Zambie.
2. Les nouvelles dynamiques de la violence
- Criminalité transfrontalière : Trafic d’armes, de drogues et de personnes prospère sur des frontières poreuses.
- Radicalisation et extrémisme : Le Mozambique est devenu un terrain d’expérimentation pour les réseaux djihadistes régionaux.
- Milices locales : En Angola et au Zimbabwe, la crise économique favorise l’émergence de groupes armés à visée politique ou communautaire.
3. Réponses nationales et régionales
La SADC a déployé une force d’intervention au Mozambique, avec un soutien notable de l’Afrique du Sud, du Botswana et de l’Angola. Malgré quelques succès, la mission peine à éradiquer la menace, faute de moyens et de coordination. Les États membres renforcent leurs dispositifs de renseignement, mais la coopération reste entravée par des rivalités politiques et des intérêts divergents.
4. Les enjeux pour la stabilité régionale
- Économie : L’insécurité freine les investissements, notamment dans le secteur énergétique (gaz, hydrocarbures, mines).
- Migration : Les déplacements de populations créent des tensions aux frontières, notamment entre le Mozambique et la Tanzanie.
- Gouvernance : La montée des groupes armés met à l’épreuve la légitimité des États et la confiance des populations.
5. Perspectives et solutions
Pour répondre à ces défis, les experts recommandent :
- Une coopération régionale renforcée, avec partage du renseignement et opérations conjointes.
- Un soutien international accru, notamment de l’Union africaine et des partenaires européens.
- Des politiques inclusives de développement pour réduire la pauvreté et la marginalisation, terreaux de la radicalisation.
Conclusion
La sécurité en Afrique australe est désormais un enjeu continental. La capacité des États à répondre à la menace des groupes armés conditionnera l’avenir de la stabilité, du développement et de l’intégration régionale.
À suivre dans nos prochaines analyses.
