Découvrez comment les communautés chrétiennes de Goma et Bukavu en RDC célèbrent Pâques malgré l’occupation de l’AFC/M23. Analyse des enjeux religieux, humanitaires et sécuritaires au cœur d’une région en crise.
La République Démocratique du Congo (RDC), vaste pays d’Afrique centrale, traverse une nouvelle période de tensions dans l’Est, notamment à Goma et Bukavu. À l’occasion de Pâques, les communautés chrétiennes – majoritaires dans la région – tentent de perpétuer leurs traditions malgré l’occupation et les violences perpétrées par le groupe armé AFC/M23. Cette situation met en lumière la résilience du tissu social et religieux face à la guerre, et pose la question du rôle de la foi dans la survie quotidienne et la résistance à la peur4.
1. Le contexte du conflit : l’AFC/M23 et l’Est de la RDC
Depuis plusieurs mois, l’Est de la RDC est le théâtre d’affrontements entre les forces gouvernementales et divers groupes armés, dont l’AFC/M23. Ce groupe rebelle, actif dans la région du Nord-Kivu, contrôle plusieurs localités autour de Goma et Bukavu, provoquant des déplacements massifs de populations et une crise humanitaire majeure. Les églises, souvent refuges de la communauté, sont parfois prises pour cibles ou contraintes à la clandestinité.
2. La foi chrétienne, pilier de résistance
La RDC est l’un des pays les plus chrétiens d’Afrique : plus de 95 % de la population se réclame du christianisme, principalement catholique et protestant4. Dans ce contexte, les fêtes religieuses comme Pâques revêtent une importance capitale. Malgré la peur et l’insécurité, les fidèles se rassemblent, parfois en secret, pour prier, chanter et partager l’espérance de la résurrection. Cette foi devient un moteur de résilience collective, un rempart psychologique face à la violence.
3. Les célébrations de Pâques sous occupation
À Goma et Bukavu, les célébrations de Pâques ont été profondément marquées par la présence de l’AFC/M23. Les processions publiques ont été réduites, les offices religieux déplacés ou écourtés, et la sécurité renforcée autour des lieux de culte. Certains prêtres et pasteurs témoignent de leur détermination à maintenir le lien communautaire, quitte à prendre des risques personnels. Les chants de Pâques, porteurs d’espoir, résonnent comme un acte de résistance.
4. Les enjeux humanitaires et sociaux
L’occupation de ces villes a entraîné un afflux de déplacés internes, aggravant la précarité alimentaire et sanitaire. Les organisations chrétiennes, souvent en première ligne de l’aide humanitaire, jouent un rôle crucial dans la distribution de vivres, de soins et de soutien psychologique. La solidarité religieuse transcende parfois les clivages ethniques et politiques, offrant un espace de réconciliation et d’apaisement.
5. Analyse : Religion et résilience en temps de guerre
La situation à Goma et Bukavu illustre la capacité des communautés africaines à puiser dans leurs traditions spirituelles pour affronter l’adversité. En RDC, la religion n’est pas seulement une affaire de foi individuelle, mais un levier de mobilisation sociale, de résistance et d’organisation communautaire. Face à l’AFC/M23, la célébration de Pâques devient un acte politique autant que religieux, un message d’espoir adressé à toute la région.
Conclusion
La Pâques 2025 à Goma et Bukavu restera dans les mémoires comme celle du courage et de la foi face à l’adversité. Les chrétiens congolais, malgré la peur et la violence, ont affirmé leur attachement à leurs traditions et leur volonté de ne pas céder à la terreur. Un exemple de résilience africaine qui interroge sur le rôle des églises dans la gestion des crises et la reconstruction du tissu social.
