Accès à l’énergie en Afrique : catalyseur de développement et priorité stratégique à l’horizon 2030

Introduction

L’accès à l’énergie demeure l’un des défis majeurs pour l’Afrique, où près de 600 millions de personnes vivent encore sans électricité. Pourtant, l’énergie est le socle du développement : elle conditionne l’industrialisation, l’éducation, la santé et l’innovation. À l’horizon 2030, la mobilisation de financements et le recours massif aux énergies renouvelables sont au cœur des stratégies nationales et continentales pour briser le cercle de la pauvreté et bâtir une croissance inclusive15.

Un engagement international et continental renforcé

En février 2025, lors du Sommet africain de l’énergie Mission 300 à Dar es Salaam, la France, via l’AFD, a annoncé la mobilisation d’un milliard d’euros pour accélérer l’accès à l’énergie en Afrique subsaharienne d’ici 20301. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique continentale portée par la Banque africaine de développement, qui a fait de l’énergie l’un de ses piliers stratégiques (« High 5 ») et multiplie les partenariats publics-privés pour financer des projets ambitieux5.

Valoriser le potentiel énergétique africain

L’Afrique dispose d’un capital énergétique unique : ressources solaires inégalées, potentiel hydroélectrique immense, corridors éoliens, réserves géothermiques. Pourtant, ce potentiel reste largement sous-exploité. Les investissements récents, tels que le parc solaire de Benban en Égypte (1,5 GW) ou le complexe Noor Ouarzazate au Maroc (1 886 GWh/an), démontrent la capacité du continent à transformer ses ressources naturelles en énergie propre, fiable et abordable5.

La transition énergétique, levier de résilience et d’inclusion

La 8e édition du Salon international des énergies renouvelables et de l’environnement en Afrique (SIERA 2025), organisée à Dakar, a mis en avant l’importance de la transition énergétique comme levier de croissance durable. Les discussions ont porté sur la nécessité de revoir les subventions aux énergies fossiles, de promouvoir l’innovation et de garantir l’inclusion sociale dans l’accès à l’énergie3.

Cette transition est essentielle pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, alléger la pression sur les finances publiques et renforcer la résilience face aux chocs climatiques. Elle doit aussi permettre d’atteindre l’objectif d’un accès universel à l’électricité d’ici 2030, en particulier dans les zones rurales et isolées.

Financements innovants et partenariats

Pour répondre à l’ampleur des besoins, l’Afrique mise sur des financements innovants : fonds dédiés aux énergies renouvelables, obligations vertes, partenariats avec les bailleurs de fonds et le secteur privé. Le Fonds pour l’énergie durable en Afrique (SEFA) et l’initiative « Desert to Power » illustrent cette dynamique, visant à raccorder 250 millions de personnes à l’électricité dans 11 pays du Sahel d’ici 20305.

Impacts sur le développement humain et économique

L’accès à l’énergie est un catalyseur de transformation. Il favorise la création d’emplois, l’émergence de PME, l’amélioration des services de santé et d’éducation, et l’industrialisation. Les investissements dans les infrastructures électriques, la formation et la recherche sont essentiels pour garantir la durabilité et l’inclusivité des progrès réalisés35.

Conclusion L’accès universel à l’énergie est désormais au cœur de l’agenda africain. Grâce à la mobilisation de financements, à l’innovation et à la valorisation intelligente de ses ressources, l’Afrique peut bâtir un modèle de développement durable, inclusif et souverain. L’énergie propre et accessible n’est pas seulement un objectif, mais la condition même de la prospérité future du continent

Related posts

Réparations pour l’Afrique : pourquoi il est temps d’en finir avec l’oubli et de panser les plaies de l’histoire

Bassin d’Arcachon – Tragédie sur l’eau : un enfant de 8 ans tué par un bateau de pêcheur sous stupéfiants, le choc et les questions

Nucléaire – Début des discussions Iran/États-Unis à Rome : enjeux géopolitiques, tensions régionales et perspectives pour la paix