la Chine a vivement réagi à la décision de l’université Harvard d’interdire l’accès à certains programmes à des étudiants étrangers, une mesure perçue par Pékin comme une nouvelle étape dans la politisation de l’enseignement supérieur mondial. Cette décision, qui s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre la Chine et les États-Unis, soulève de nombreuses interrogations sur l’avenir de la coopération universitaire, l’attractivité des grandes universités occidentales et les conséquences pour les étudiants africains et du Sud global.
Une décision controversée à Harvard
L’université Harvard, référence mondiale de l’excellence académique, a annoncé en mai 2025 que certains cursus sensibles, notamment en intelligence artificielle, cybersécurité et biotechnologies, seraient désormais réservés aux citoyens américains. Cette mesure, justifiée par la direction de l’université par des « impératifs de sécurité nationale », a immédiatement suscité l’indignation de nombreux étudiants et universitaires étrangers, qui y voient une remise en cause de l’ouverture et de la diversité qui font la réputation de l’institution.
Pékin condamne la « politisation » de l’éducation
La réaction de la Chine ne s’est pas fait attendre. Le ministère des Affaires étrangères a dénoncé une « politisation dangereuse » de l’éducation et a appelé les universités chinoises à renforcer leur autonomie et à attirer davantage d’étudiants internationaux. Cette affaire intervient alors que les relations sino-américaines sont déjà tendues sur les questions de commerce, de technologie et de droits humains. Pour beaucoup, elle marque un tournant dans la compétition mondiale pour le savoir et l’innovation.
Des conséquences mondiales, l’Afrique en première ligne
Les étudiants africains, de plus en plus nombreux à postuler dans les universités américaines, s’inquiètent des répercussions de cette décision. Harvard et d’autres institutions d’élite sont souvent perçues comme des tremplins vers des carrières internationales et des réseaux d’excellence. La restriction de l’accès aux cursus stratégiques risque de limiter les opportunités pour les talents africains et de renforcer la fuite des cerveaux vers d’autres destinations, notamment l’Asie ou l’Europe.
La coopération universitaire remise en question
Au-delà du cas Harvard, la tendance à la fermeture des frontières académiques se généralise : de plus en plus de pays mettent en place des quotas, des contrôles de sécurité ou des restrictions sur les sujets de recherche jugés sensibles. Cette évolution menace la coopération scientifique, la circulation des idées et la capacité à relever collectivement les grands défis mondiaux, du changement climatique à la santé globale.
Vers une nouvelle géopolitique de l’éducation
Face à la politisation de l’enseignement supérieur, de nouveaux pôles d’attraction émergent : universités chinoises, indiennes, africaines ou du Moyen-Orient investissent massivement pour attirer les meilleurs étudiants et chercheurs. L’Afrique, qui compte plusieurs établissements de rang international, pourrait tirer parti de cette recomposition, à condition d’améliorer la qualité de son enseignement et de renforcer les partenariats Sud-Sud.
Conclusion : l’éducation, enjeu stratégique du XXIe siècle
L’affaire Harvard/Pékin révèle à quel point l’éducation est devenue un enjeu stratégique, au cœur des rivalités entre grandes puissances. Pour les étudiants et chercheurs africains, il s’agit de défendre l’ouverture, la diversité et la coopération, tout en investissant dans la montée en gamme des universités du continent. L’avenir de l’innovation et du savoir mondial se jouera aussi en Afrique.
