Le sommet Climate Chance Europe-Afrique 2025, qui s’est tenu à Abidjan, marque une étape décisive dans la coopération climatique entre les deux continents. Face à l’urgence des dérèglements climatiques, l’Afrique et l’Europe cherchent à bâtir de nouveaux modèles d’adaptation, à renforcer la résilience des territoires et à accélérer la transition vers une économie bas carbone. Ce sommet a réuni gouvernements, collectivités, entreprises, ONG et acteurs de la société civile pour définir une feuille de route commune, ambitieuse et inclusive.
Un contexte d’urgence climatique
L’Afrique est l’une des régions les plus vulnérables au changement climatique : sécheresses, inondations, érosion côtière, perte de biodiversité, insécurité alimentaire. Selon la Banque mondiale, 100 millions d’Africains pourraient basculer dans la pauvreté d’ici 2050 à cause du climat. L’Europe, elle, doit faire face à la transition énergétique, à la gestion des migrations climatiques et à la réduction de son empreinte écologique.
Le sommet Climate Chance s’inscrit dans la dynamique des COP, mais privilégie une approche multi-acteurs et décentralisée, axée sur l’action concrète et la coopération territoriale.
Les axes majeurs de la coopération
Le sommet a permis de dégager plusieurs axes prioritaires :
- Adaptation et résilience : développement de solutions locales (agroécologie, gestion de l’eau, reforestation, infrastructures vertes), soutien aux villes et aux communautés rurales face aux aléas climatiques.
- Financements innovants : mobilisation de fonds publics et privés, création de mécanismes de partage des risques, accès facilité aux financements climatiques pour les collectivités africaines.
- Transfert de technologies : partage de savoir-faire, co-développement de solutions adaptées (irrigation intelligente, énergies renouvelables, bâtiments bas carbone).
- Formation et sensibilisation : programmes d’éducation climatique, implication des jeunes et des femmes, renforcement des capacités locales.
Des initiatives concrètes et des partenariats innovants
Plusieurs initiatives ont été lancées lors du sommet :
- Alliance des villes résilientes : réseau de métropoles africaines et européennes engagées dans la transition écologique, l’adaptation urbaine et la lutte contre la pollution.
- Fonds Afrique-Europe pour l’adaptation : fonds dédié au financement de projets d’adaptation, avec une gouvernance partagée et des critères d’impact social et environnemental.
- Plateforme de coopération scientifique : échanges entre chercheurs, universités et startups pour accélérer l’innovation climatique et la valorisation des savoirs locaux.

Les défis de la mise en œuvre
La réussite de cette coopération dépendra de plusieurs facteurs :
- Gouvernance : coordination entre acteurs, transparence dans l’allocation des ressources, implication des communautés locales.
- Justice climatique : reconnaissance des responsabilités différenciées, accès équitable aux financements, lutte contre les inégalités Nord-Sud.
- Suivi et évaluation : mise en place d’indicateurs de progrès, partage des bonnes pratiques, adaptation continue des stratégies.
L’Afrique, laboratoire mondial de la résilience
Le sommet a mis en avant le potentiel de l’Afrique comme laboratoire de solutions innovantes face au climat : agriculture régénérative, énergies renouvelables, économie circulaire, gestion communautaire des ressources. L’expérience africaine inspire désormais les politiques globales, notamment dans la gestion des risques et la mobilisation des sociétés civiles.
Conclusion
Le sommet Climate Chance Europe-Afrique 2025 ouvre une nouvelle ère de coopération climatique, fondée sur l’action, l’équité et l’innovation. L’Afrique et l’Europe, en conjuguant leurs forces, peuvent bâtir des modèles de résilience et de développement durable, au bénéfice des générations présentes et futures.