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Crise humanitaire au Sahel : insécurité alimentaire, conflits et déplacements massifs menacent la région

par Africanova
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La région du Sahel est aujourd’hui l’épicentre d’une crise humanitaire sans précédent, mêlant insécurité alimentaire aiguë, conflits armés, déplacements massifs de population et impacts dévastateurs du changement climatique. Cette situation, qui touche le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Tchad et la Mauritanie, met en péril la survie de millions de personnes et interroge la capacité de la communauté internationale à répondre à l’urgence.

Une insécurité alimentaire hors norme

Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), plus de 52 millions de personnes en Afrique de l’Ouest et centrale pourraient faire face à une faim aiguë entre juin et août 2025. Parmi elles, 3,4 millions sont en situation d’insécurité alimentaire d’urgence (IPC-Phase 4) et 2 600 personnes en faim catastrophique (IPC-Phase 5) dans le nord du Mali. Cette crise est alimentée par une combinaison de facteurs : conflits armés, déplacements forcés, crises économiques, et chocs climatiques majeurs comme les inondations de 2024 qui ont touché plus de six millions de personnes2.

Le manque de financement international aggrave la situation. En avril 2025, le PAM a été contraint de suspendre l’aide alimentaire d’urgence pour deux millions de personnes, faute de ressources suffisantes. L’agence onusienne a lancé un appel urgent de 620 millions de dollars pour maintenir ses opérations vitales au Sahel et au Nigéria au cours des six prochains mois2.

Déplacements massifs et crise des réfugiés

La violence extrême perpétrée par des groupes armés, les attaques contre les villages, les écoles et les convois humanitaires ont provoqué l’un des déplacements forcés les plus rapides au monde. Fin 2024, on dénombrait 5,45 millions de réfugiés, demandeurs d’asile et déplacés internes dans la région du Sahel, dont 2 millions au Burkina Faso. Beaucoup fuient vers les pays voisins (Mali, Niger, Côte d’Ivoire, Togo, Bénin), aggravant la pression sur des États déjà fragiles34.

Les déplacés, majoritairement des femmes et des enfants, sont privés d’accès à leurs terres et à leur bétail. 80 % de la population du Sahel dépend de l’agriculture pour survivre, mais les conflits et le changement climatique rendent impossible la poursuite d’activités agricoles normales. Cette situation crée un cercle vicieux de pauvreté, d’exode et de vulnérabilité accrue aux catastrophes naturelles3.

Impacts du changement climatique

Les effets du changement climatique exacerbent la crise. Inondations, sécheresses, dégradation des sols et épidémies frappent régulièrement la région. Au Niger, de graves inondations en 2024 ont fait plus de 217 morts et affecté 700 000 personnes, détruisant routes, terres agricoles et infrastructures scolaires. L’accès aux zones de réfugiés est souvent compromis, compliquant l’acheminement de l’aide humanitaire3.

Manque de protection des civils et réponses internationales

Les civils paient le plus lourd tribut. Les groupes armés et parfois les forces gouvernementales commettent des atrocités en toute impunité, causant des milliers de morts et de blessés chaque année. Human Rights Watch dénonce l’absence de mesures concrètes pour protéger les civils et l’impunité persistante des auteurs de violences5.

Face à cette crise, la réponse internationale s’organise autour de la coalition pour le Sahel, du G5 Sahel, de l’ONU, de l’Union africaine et de l’Union européenne. Mais les moyens restent insuffisants et la coordination, perfectible. L’urgence est à la mobilisation de ressources, à la protection des droits humains et à la mise en place de solutions durables pour la sécurité alimentaire, la paix et le développement6.

Conclusion

La crise humanitaire du Sahel est un test pour la solidarité internationale et la capacité des États africains à bâtir des réponses intégrées. Sans un sursaut collectif, la région risque de s’enfoncer dans un cycle de crises chroniques, menaçant la stabilité de l’ensemble du continent.

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