Le 8 mai 1945, alors que l’Europe célébrait la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Algérie vivait l’un des épisodes les plus tragiques de son histoire coloniale : les massacres qui ont suivi les manifestations nationalistes à Sétif, Guelma et Kherrata. Des milliers d’Algériens furent tués dans une répression sanglante orchestrée par l’armée française, un événement longtemps occulté dans les mémoires officielles et l’enseignement scolaire, tant en Algérie qu’en France.
Ces massacres constituent un traumatisme profond pour la société algérienne, marquant un tournant dans la lutte pour l’indépendance. Pourtant, malgré leur importance historique, ils restent peu enseignés dans les programmes scolaires, alimentant un sentiment d’injustice et de méconnaissance chez les jeunes générations.
Les historiens estiment que plusieurs milliers de manifestants et civils ont été tués, certains jetés vivants dans les gorges de Kherrata, en Kabylie. Ce massacre a révélé la brutalité du système colonial français face aux aspirations à la liberté des peuples colonisés. Il a aussi contribué à radicaliser le mouvement nationaliste algérien, préparant le terrain pour la guerre d’indépendance qui éclatera en 1954.
Aujourd’hui, la question de la mémoire de ces événements reste sensible. En Algérie, des commémorations sont organisées chaque année, mais elles ne sont pas toujours relayées dans les écoles ou par les autorités françaises. En France, le débat sur la reconnaissance officielle de ces massacres est encore vif, avec des appels répétés à une réconciliation historique sincère.

La transmission de cette mémoire est essentielle pour construire un dialogue apaisé entre les deux pays et pour permettre aux jeunes générations de comprendre les racines des conflits passés. Des initiatives associatives et culturelles œuvrent pour faire connaître cette histoire, à travers des expositions, des publications et des témoignages.
En outre, la reconnaissance officielle et l’intégration de ces événements dans les programmes scolaires pourraient contribuer à une meilleure compréhension mutuelle et à la construction d’une mémoire partagée, condition nécessaire à une relation franco-algérienne apaisée.
En somme, les massacres du 8 mai 1945 en Algérie restent un chapitre douloureux et encore largement méconnu de l’histoire coloniale. Leur reconnaissance et leur enseignement sont des enjeux majeurs pour la justice historique et la réconciliation entre les peuples.