Le sud-est de la République centrafricaine est à nouveau le théâtre d’une escalade dramatique des violences depuis début mai 2025. Des affrontements violents opposent les miliciens du groupe d’autodéfense Azande Ani Kpi Gbe aux forces armées centrafricaines (FACA), soutenues par des mercenaires russes affiliés au groupe Wagner. Cette nouvelle flambée vient aggraver une situation sécuritaire déjà fragile dans cette région stratégique du pays.
Le groupe Azande Ani Kpi Gbe, formé principalement par des communautés locales, revendique la défense de leurs intérêts face aux exactions et aux incursions de groupes armés étrangers et des forces gouvernementales. Ces milices ont multiplié les attaques contre les positions des FACA, provoquant des déplacements massifs de populations civiles et une détérioration des conditions humanitaires.
Les forces gouvernementales, appuyées par les mercenaires russes, ont lancé plusieurs opérations militaires pour reprendre le contrôle des zones contestées, notamment autour de la localité de Mboki. Ces opérations ont été marquées par des combats intenses, faisant de nombreuses victimes parmi les combattants et les civils.
Cette situation reflète les difficultés persistantes du gouvernement centrafricain à imposer son autorité sur l’ensemble du territoire, en particulier dans les régions périphériques où les groupes armés locaux et étrangers exercent une influence considérable. La présence des mercenaires russes, bien que controversée, est présentée par Bangui comme un soutien indispensable pour stabiliser le pays.

Sur le plan humanitaire, cette recrudescence des violences provoque une aggravation des besoins, avec des milliers de personnes déplacées internes, un accès limité à l’aide et une insécurité alimentaire croissante. Les organisations humanitaires appellent à un cessez-le-feu immédiat et à un dialogue inclusif pour trouver une solution durable.
La communauté internationale, notamment l’Union africaine, la MINUSCA (Mission des Nations unies en Centrafrique) et les partenaires bilatéraux, ont exprimé leur préoccupation face à cette escalade. Ils insistent sur la nécessité d’un processus politique inclusif et d’un renforcement des capacités des forces de sécurité nationales dans le respect des droits humains.
En conclusion, la nouvelle flambée de violences dans le sud-est centrafricain illustre la complexité des défis sécuritaires et politiques auxquels est confrontée la République centrafricaine. La stabilisation du pays passe par un équilibre délicat entre action militaire, dialogue politique et soutien humanitaire, afin de protéger les populations et de bâtir une paix durable.