L’Angola, riche en ressources naturelles et notamment en pétrole, a intensifié sa lutte contre les flux financiers illicites, un enjeu crucial pour la transparence économique et la bonne gouvernance. En mai 2025, le gouvernement angolais a annoncé une série de mesures ambitieuses destinées à mieux contrôler les mouvements de capitaux, à prévenir la corruption et à renforcer la gestion des ressources publiques.
Depuis plusieurs années, l’Angola est confrontée à des défis majeurs liés à la gestion des revenus issus de ses ressources naturelles. Les flux financiers illicites, qui comprennent l’évasion fiscale, le blanchiment d’argent, la corruption et les transferts illégaux de fonds, ont un impact dévastateur sur les finances publiques. Ils privent l’État de ressources essentielles pour financer les services publics, les infrastructures et les programmes sociaux.
Consciente de ces enjeux, l’Angola a adopté un cadre réglementaire renforcé, en collaboration avec des partenaires internationaux tels que le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et le Groupe d’action financière (GAFI). Ce cadre inclut des mesures strictes pour la transparence des transactions financières, la déclaration obligatoire des bénéficiaires effectifs des entreprises et le renforcement des capacités des autorités chargées du contrôle et de la lutte contre la corruption.
Le gouvernement a également mis en place des mécanismes de coopération régionale, notamment au sein de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), pour coordonner les efforts contre les flux illicites et améliorer la surveillance des mouvements financiers transfrontaliers. Cette approche collective est essentielle pour contrer les réseaux criminels sophistiqués qui exploitent les failles réglementaires.
Par ailleurs, l’Angola s’engage à renforcer la transparence dans le secteur pétrolier, en publiant régulièrement des rapports sur les revenus et les contrats, conformément aux standards internationaux de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Cette démarche vise à restaurer la confiance des citoyens et des investisseurs, souvent échaudés par les scandales de corruption passés.

Sur le plan économique, la lutte contre les flux financiers illicites est un levier pour améliorer la gouvernance, attirer les investissements étrangers et favoriser une croissance inclusive. En garantissant une meilleure redistribution des richesses, elle contribue à réduire les inégalités sociales et à renforcer la stabilité politique.
Cependant, la mise en œuvre effective de ces mesures reste un défi majeur. Elle nécessite une coordination étroite entre les différentes agences gouvernementales, une formation continue des agents de contrôle et une sensibilisation accrue du secteur privé et de la société civile. La lutte contre la corruption et les flux illicites est un combat de longue haleine qui demande une volonté politique constante.
Enfin, cette dynamique s’inscrit dans un contexte mondial où la transparence financière est devenue une exigence incontournable, notamment avec la pression croissante des institutions financières internationales et des partenaires commerciaux. L’Angola, en renforçant ses dispositifs, se positionne comme un acteur engagé dans la promotion d’une gouvernance économique responsable.
En conclusion, l’Angola franchit une étape décisive dans sa lutte contre les flux financiers illicites. Cette politique ambitieuse est indispensable pour consolider la transparence économique, améliorer la gestion des ressources publiques et soutenir un développement durable et équitable. La réussite de cette démarche dépendra de la capacité des autorités à maintenir le cap et à mobiliser tous les acteurs concernés.