Le Zimbabwe fait face à une crise sanitaire aggravée par l’interdiction récente imposée à plus de 4 000 infirmières de quitter le pays pour travailler à l’étranger. Cette mesure, prise par les autorités en mai 2025, vise à freiner l’exode massif de professionnels de santé, qui menace la capacité du système sanitaire national à répondre aux besoins croissants de la population.
Depuis plusieurs années, le Zimbabwe subit une fuite importante de ses personnels médicaux, attirés par des conditions de travail plus favorables et des salaires plus élevés dans les pays voisins et à l’international. Cette hémorragie a des conséquences dramatiques sur la qualité des soins, avec des hôpitaux surchargés, un accès limité aux traitements et une augmentation des maladies évitables.
L’interdiction de départ des infirmières, bien que controversée, reflète l’urgence pour le gouvernement de stabiliser le secteur de la santé. Toutefois, cette mesure soulève des questions éthiques et juridiques, notamment en ce qui concerne la liberté de circulation et le droit au travail. Les syndicats et les organisations internationales ont exprimé leurs inquiétudes, appelant à des solutions plus durables basées sur l’amélioration des conditions de travail et des rémunérations.

Le gouvernement zimbabwéen justifie cette décision par la nécessité de protéger un système de santé déjà fragilisé, en particulier dans un contexte marqué par des flambées épidémiques récurrentes et des besoins accrus en soins primaires. Parallèlement, des efforts sont déployés pour former de nouveaux personnels et renforcer les infrastructures sanitaires, mais ces mesures peinent à compenser la perte des professionnels expérimentés.
Cette situation illustre un défi majeur pour de nombreux pays africains confrontés à la « fuite des cerveaux » dans le secteur de la santé, un phénomène qui compromet les objectifs de développement durable liés à la santé et au bien-être. La coopération régionale et internationale est donc essentielle pour élaborer des stratégies communes visant à retenir les talents tout en facilitant la mobilité professionnelle dans des conditions équitables.
En conclusion, l’interdiction d’émigration des infirmières au Zimbabwe met en lumière la fragilité du système de santé national et la nécessité d’une réforme profonde pour garantir un accès équitable et de qualité aux soins. La résolution de cette crise passe par un équilibre entre protection des ressources humaines et respect des droits fondamentaux.