Introduction
L’Afrique fait face en 2025 à un défi majeur : la gestion et la restructuration de sa dette publique, qui pèse lourdement sur les marges de manœuvre budgétaires des États. Malgré une croissance économique modérée estimée à 4,1 % par la Banque africaine de développement, le continent doit concilier le service de sa dette avec les besoins urgents en investissements pour le développement, la transition énergétique et la réduction de la pauvreté. Cet article examine les enjeux de la dette africaine, les initiatives en cours et les perspectives économiques pour l’année.
Situation de la dette africaine
Selon l’Agence française de développement (AFD) et la Banque africaine de développement, la dette publique des pays africains a atteint des niveaux préoccupants, avec des ratios dette/PIB souvent supérieurs à 60 %, et dans certains cas dépassant 100 %. Cette situation résulte de plusieurs facteurs :
- Emprunts massifs pour financer les infrastructures et les dépenses sociales.
- Impact des chocs externes : pandémie de Covid-19, hausse des prix de l’énergie, tensions géopolitiques.
- Faibles recettes fiscales dues à une économie informelle importante et à des systèmes fiscaux inefficaces.
Initiatives de restructuration et d’allègement
Pour faire face à cette crise, plusieurs mécanismes ont été mis en place :
- Initiative de suspension du service de la dette (DSSI) : Prolongée jusqu’en 2025, elle permet à certains pays de suspendre temporairement leurs remboursements.
- Négociations bilatérales et multilatérales : Les pays africains dialoguent avec leurs créanciers, notamment les institutions multilatérales (FMI, Banque mondiale) et les créanciers bilatéraux, pour rééchelonner ou réduire leur dette.
- Appels à un cadre de financement plus durable : La Banque africaine de développement et d’autres acteurs plaident pour des instruments de dette innovants, liés à la performance environnementale et sociale.

Enjeux économiques et sociaux
La dette élevée limite la capacité des États à investir dans les secteurs clés tels que la santé, l’éducation, les infrastructures et la transition énergétique. Cela freine également la création d’emplois et la réduction des inégalités.
La gestion prudente de la dette est donc essentielle pour maintenir la confiance des investisseurs et assurer la stabilité macroéconomique.
Perspectives économiques pour 2025
Malgré ces contraintes, les perspectives restent positives :
- La croissance du PIB réel africain est projetée à 4,1 % en 2025, portée par la reprise des investissements et une inflation en baisse.
- L’amélioration de la gestion fiscale et la diversification économique contribuent à renforcer les recettes publiques.
- Les investissements dans les énergies renouvelables et les technologies numériques offrent des opportunités de croissance durable.
Recommandations pour un avenir durable
Pour sortir du cercle vicieux de l’endettement, il est recommandé :
- D’améliorer la transparence et la gestion des finances publiques.
- De renforcer la mobilisation des ressources domestiques via la réforme fiscale.
- D’adopter des stratégies de croissance inclusive, favorisant l’emploi et la réduction de la pauvreté.
- De développer des partenariats innovants avec le secteur privé et les bailleurs internationaux.
Conclusion
La restructuration de la dette africaine en 2025 est un enjeu stratégique pour la stabilité économique et sociale du continent. En combinant réformes structurelles, gestion prudente et investissements durables, l’Afrique peut consolider sa trajectoire de croissance et relever les défis du développement.