Un niveau d’endettement préoccupant
L’endettement public reste l’un des défis économiques majeurs pour l’Afrique en 2025. Près de la moitié des pays africains sont en situation de détresse ou à risque élevé de détresse financière8. Cette situation résulte d’une accumulation de dettes contractées pour financer la relance post-pandémique, les infrastructures et les dépenses sociales. Le durcissement des conditions de financement internationales, avec une hausse des taux d’intérêt et des spreads souverains, complique le refinancement de cette dette.
Impact sur les finances publiques et les investissements
Les marges budgétaires des États africains demeurent faibles malgré une reprise des recettes fiscales4. Les charges liées au service de la dette limitent la capacité des gouvernements à investir dans les secteurs clés tels que l’éducation, la santé et les infrastructures, indispensables à la croissance et au développement social.
La gestion budgétaire est également affectée par des déficits fiscaux relativement élevés, qui ont augmenté de 4,4 % du PIB en 2023 à 4,6 % en 2024, avant une légère réduction attendue à 4,1 % en 2025-202637. Cette situation impose une discipline fiscale accrue pour éviter une crise de la dette.
Réformes et assainissement des finances publiques
Pour stabiliser la dette, plusieurs conditions doivent être réunies : assainissement des finances publiques, mise en place d’un environnement macroéconomique sain, institutions solides et réformes structurelles favorables à la croissance2. La transparence dans la gestion de la dette et la lutte contre la corruption sont également essentielles pour restaurer la confiance des investisseurs.

Des initiatives régionales et internationales, telles que la restructuration de la dette et les mécanismes de soutien financier, jouent un rôle important pour alléger la pression sur les pays les plus vulnérables.
Perspectives et recommandations
La gestion efficace de la dette est cruciale pour permettre aux pays africains de financer leur développement durable. L’amélioration de la mobilisation des ressources internes, via une meilleure fiscalité et la lutte contre l’évasion fiscale, est un levier clé.
Par ailleurs, la diversification des sources de financement, incluant le développement des marchés financiers locaux et le recours à des financements innovants, peut renforcer la résilience économique. Enfin, l’intégration régionale et la coopération internationale sont indispensables pour créer un environnement favorable à la stabilité macroéconomique.