Une guerre qui s’enlise et s’intensifie
En avril 2025, la guerre en Ukraine, débutée en février 2022, ne montre aucun signe d’apaisement. Bien au contraire, le conflit a franchi un nouveau palier de violence avec la multiplication des attaques de drones, notamment sur des infrastructures civiles et militaires. Ces frappes, menées tant par l’armée russe que par les forces ukrainiennes, témoignent d’une escalade technologique et stratégique qui inquiète la communauté internationale.
Les dernières semaines ont été marquées par des attaques massives sur Kiev, Kharkiv, Odessa, mais aussi sur des villes russes proches de la frontière. Les drones, de plus en plus sophistiqués, sont utilisés pour contourner les défenses antiaériennes et infliger des dégâts considérables sur les réseaux électriques, les dépôts de carburant, les centres logistiques et même des cibles symboliques.
L’implication croissante des puissances étrangères
Cette intensification du conflit s’accompagne d’une implication accrue des puissances étrangères. Les États-Unis et l’Union européenne continuent de fournir à l’Ukraine des armes de pointe, des systèmes de défense anti-drones et des renseignements en temps réel. De leur côté, la Russie bénéficie du soutien de l’Iran, de la Corée du Nord et, de façon plus indirecte, de la Chine, qui fournit des composants technologiques et du matériel à double usage.
La prolifération des drones, parfois issus de filières clandestines ou de détournements de technologies civiles, pose un défi majeur à la sécurité internationale. Les attaques de drones ne se limitent plus au champ de bataille : elles menacent désormais les infrastructures critiques de pays voisins, voire de membres de l’OTAN.
Les conséquences humanitaires et économiques
L’escalade des attaques de drones a un impact direct sur la population civile. Les coupures d’électricité, les destructions d’hôpitaux, d’écoles et de logements aggravent la crise humanitaire en Ukraine. Des millions de personnes sont déplacées, l’accès à l’eau potable et aux soins devient de plus en plus difficile, et la fatigue de la guerre se fait sentir dans toute la société.
Sur le plan économique, la guerre perturbe les chaînes d’approvisionnement mondiales. L’Ukraine et la Russie étant des acteurs majeurs dans l’exportation de céréales, d’engrais et d’énergie, les marchés internationaux restent sous tension. Les prix des denrées alimentaires et de l’énergie demeurent élevés, affectant particulièrement les pays en développement, notamment en Afrique.
Les répercussions en Afrique et dans le monde
L’Afrique subit de plein fouet les conséquences indirectes du conflit. La hausse des prix des céréales, du carburant et des engrais fragilise la sécurité alimentaire de nombreux pays. Les importations de blé, essentielles pour des États comme l’Égypte, le Nigeria ou le Maroc, sont perturbées, obligeant les gouvernements à revoir leurs politiques agricoles et à accélérer la diversification des sources d’approvisionnement.
Le conflit en Ukraine a également un impact sur les relations internationales. Les pays africains, traditionnellement non-alignés, sont courtisés par Moscou, Washington, Pékin et Bruxelles, chacun cherchant à renforcer ses alliances stratégiques. Cette compétition géopolitique offre de nouvelles opportunités, mais expose aussi le continent à des pressions et à des choix diplomatiques difficiles.

Vers une extension du conflit ?
L’utilisation croissante des drones et la multiplication des attaques transfrontalières font craindre une extension du conflit au-delà de l’Ukraine. Les pays baltes, la Pologne, la Roumanie et la Moldavie renforcent leurs dispositifs de défense et appellent à une vigilance accrue de l’OTAN. Le risque d’incident majeur, volontaire ou accidentel, n’est plus à exclure.
La communauté internationale, malgré de multiples tentatives de médiation, peine à imposer un cessez-le-feu durable. Les sanctions contre la Russie se durcissent, mais l’économie russe, bien que fragilisée, résiste grâce à ses alliances et à la diversification de ses partenaires commerciaux.
Quelles perspectives pour la paix ?
À ce stade, la perspective d’une résolution politique du conflit semble lointaine. Les positions des belligérants restent irréconciliables, et la méfiance mutuelle est à son comble. Les initiatives de médiation, portées par la Chine, la Turquie, l’Afrique du Sud ou le Vatican, n’ont pas encore abouti à des avancées concrètes.
Pour l’Afrique et le monde, la priorité est de limiter les répercussions humanitaires et économiques du conflit, tout en plaidant pour une solution négociée respectant la souveraineté de l’Ukraine et la sécurité collective.