Introduction
Le Gabon, déjà reconnu comme l’un des leaders africains en matière de conservation, vient d’annoncer la création de deux nouvelles réserves naturelles. Cette décision s’inscrit dans une stratégie ambitieuse de préservation de la biodiversité et de lutte contre le changement climatique. Le pays, couvert à près de 85 % par la forêt équatoriale, entend ainsi protéger des écosystèmes uniques, tout en développant un modèle économique fondé sur l’écotourisme et la valorisation durable de ses ressources naturelles.
Un engagement historique pour la nature
Depuis le début des années 2000, le Gabon a multiplié les initiatives pour préserver son patrimoine naturel. Avec la création de 13 parcs nationaux en 2002, le pays s’est imposé comme un pionnier de la conservation en Afrique centrale. Aujourd’hui, l’ajout de deux nouvelles réserves – la réserve de la Ngounié et celle de la Nyanga – porte à 15 le nombre d’aires protégées, couvrant plus de 20 % du territoire national.
Ces nouvelles réserves abritent une faune et une flore exceptionnelles, dont des espèces menacées comme l’éléphant de forêt, le gorille des plaines et plusieurs variétés d’orchidées endémiques. Elles constituent également des zones tampons contre la déforestation et l’exploitation illégale du bois.
Objectifs et enjeux de la préservation
Le gouvernement gabonais, sous l’impulsion du ministère de l’Environnement, vise plusieurs objectifs :
- Renforcer la résilience des écosystèmes face au changement climatique
- Protéger les espèces menacées et leurs habitats
- Promouvoir l’écotourisme comme alternative économique durable
- Sensibiliser les populations locales à la gestion responsable des ressources naturelles
Le Gabon bénéficie du soutien de partenaires internationaux, comme le WWF, l’UNESCO et la Banque mondiale, qui financent des programmes de recherche, de surveillance et de développement communautaire.

Implication des communautés locales
La réussite de la politique de conservation repose en grande partie sur l’implication des populations riveraines. Des projets de formation, de microcrédit et de valorisation des produits forestiers non ligneux sont mis en place pour offrir des alternatives économiques à la chasse et à l’exploitation illégale. Les communautés participent également à la surveillance des réserves et à la lutte contre le braconnage.
Un modèle pour l’Afrique
Le Gabon entend faire de la préservation de la nature un levier de développement. Le pays a récemment accueilli un sommet régional sur la biodiversité, réunissant des responsables politiques, des scientifiques et des ONG de toute l’Afrique centrale. L’objectif : partager les bonnes pratiques et encourager la coopération transfrontalière pour la gestion des écosystèmes forestiers.
Défis et perspectives
Malgré ces avancées, des défis subsistent :
- La pression démographique et l’urbanisation menacent certaines zones protégées
- Les activités minières et pétrolières, sources majeures de revenus, peuvent entrer en conflit avec la conservation
- Le financement à long terme des aires protégées reste un enjeu crucial
Le gouvernement gabonais mise sur la certification carbone, la valorisation des services écosystémiques et le développement de l’écotourisme pour garantir la viabilité de sa politique environnementale.
Conclusion
La création de deux nouvelles réserves naturelles confirme la volonté du Gabon de placer la biodiversité au cœur de son modèle de développement. Ce choix stratégique, salué par la communauté internationale, offre une voie d’avenir pour concilier protection de l’environnement, développement économique et bien-être des populations.