Introduction
En 2025, le Soudan fait face à une situation environnementale alarmante : le Nil, fleuve vital pour le pays, affiche un niveau historiquement bas, inédit depuis un demi-siècle. Cette baisse spectaculaire inquiète les agriculteurs, les autorités et les experts, car elle menace l’approvisionnement en eau potable, la sécurité alimentaire et la stabilité socio-économique du pays.
Un phénomène aux causes multiples
La diminution du débit du Nil s’explique par une combinaison de facteurs climatiques et humains. Les épisodes de sécheresse se multiplient dans la région, aggravés par le changement climatique qui bouleverse les cycles de précipitations. Parallèlement, la construction de barrages en amont, notamment en Éthiopie avec le Grand Barrage de la Renaissance, modifie le régime hydrologique du fleuve.
Les prélèvements excessifs pour l’irrigation, la déforestation et la pollution contribuent également à la détérioration de la ressource. Selon les autorités soudanaises, le débit du Nil Bleu, principal affluent, a chuté de près de 30 % par rapport à la moyenne des vingt dernières années.
Conséquences sur l’agriculture et la sécurité alimentaire
Le Soudan dépend du Nil pour irriguer ses terres agricoles, qui représentent l’une des principales sources de revenus et d’emplois pour la population. Avec la baisse du niveau du fleuve, de vastes zones cultivées sont menacées de sécheresse. Les agriculteurs signalent des récoltes en forte baisse, notamment pour le blé, le sorgho et le coton.
Cette situation fait craindre une flambée des prix alimentaires et une aggravation de l’insécurité alimentaire, déjà préoccupante dans certaines régions rurales. Les éleveurs, eux aussi, subissent de plein fouet la raréfaction de l’eau, qui affecte la santé du bétail et la production laitière.
Risques pour l’approvisionnement en eau potable
Au-delà de l’agriculture, la baisse du Nil menace l’accès à l’eau potable pour des millions de Soudanais. Les grandes villes comme Khartoum sont confrontées à des coupures fréquentes et à une dégradation de la qualité de l’eau, en raison de la concentration accrue de polluants dans un volume réduit.
Les hôpitaux, écoles et infrastructures publiques voient leur fonctionnement perturbé, aggravant les risques sanitaires, notamment la propagation de maladies hydriques.
Réactions des autorités et mobilisation internationale
Face à l’urgence, le gouvernement soudanais a mis en place un plan de gestion de crise, incluant des restrictions sur l’irrigation, la distribution de kits d’eau potable et la sensibilisation des populations à l’économie d’eau. Des négociations ont été relancées avec l’Égypte et l’Éthiopie pour une gestion concertée des ressources du Nil, mais les divergences persistent.
La FAO et d’autres agences des Nations unies ont lancé des appels à l’aide internationale pour soutenir les communautés les plus vulnérables et renforcer la résilience du secteur agricole.
Perspectives et solutions à long terme
Les experts s’accordent sur la nécessité d’une gestion intégrée et durable du bassin du Nil. Cela implique la modernisation des systèmes d’irrigation, la promotion de cultures moins gourmandes en eau, la reforestation des berges et la lutte contre la pollution.
La coopération régionale apparaît comme un impératif pour éviter une crise majeure, qui pourrait déstabiliser l’ensemble de la Corne de l’Afrique.
Conclusion
La baisse historique du Nil au Soudan est un signal d’alarme pour toute la région. Elle révèle la vulnérabilité des sociétés face au changement climatique et à la pression humaine sur les ressources naturelles. Seule une mobilisation collective, nationale et internationale, permettra d’éviter une catastrophe humanitaire et de préserver l’avenir du fleuve le plus emblématique d’Afrique.
