Introduction
Après des années de tensions et de ruptures diplomatiques, le dialogue entre les États-Unis et l’Iran sur le nucléaire reprend à Oman. Cette relance, sous l’égide du sultanat, intervient dans un contexte géopolitique explosif, marqué par la guerre en Ukraine, les tensions au Moyen-Orient et la recomposition des alliances mondiales. Quelles sont les chances de succès de cette médiation ? Quels impacts pour la sécurité régionale et l’équilibre international ?
1. Retour sur les négociations nucléaires
Depuis le retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien (JCPOA) en 2018, les relations entre Washington et Téhéran n’ont cessé de se détériorer. Les sanctions économiques américaines ont asphyxié l’économie iranienne, tandis que Téhéran a progressivement relancé son programme d’enrichissement d’uranium, franchissant les seuils fixés par l’accord de 2015.
2. Le rôle d’Oman, médiateur discret
Le sultanat d’Oman s’est imposé comme un acteur incontournable de la médiation régionale. Neutre, respecté par toutes les parties, il avait déjà joué un rôle clé lors des négociations secrètes qui avaient précédé l’accord de 2015. Aujourd’hui, Oman accueille à nouveau des délégations américaines et iraniennes, dans une tentative de relancer le dialogue et d’éviter une escalade militaire.
3. Les enjeux de la reprise du dialogue
- Sécurité régionale : Un accord limiterait le risque de prolifération nucléaire et pourrait désamorcer les tensions dans le Golfe, notamment avec Israël et l’Arabie saoudite.
- Économie mondiale : La levée partielle des sanctions ouvrirait la voie à une reprise des exportations de pétrole iranien, avec un impact sur les marchés énergétiques.
- Équilibre international : La réussite ou l’échec de la médiation pèsera sur la crédibilité des États-Unis et sur l’ordre multilatéral, déjà fragilisé par la guerre en Ukraine et les rivalités sino-américaines.

4. Les obstacles à surmonter
- Méfiance persistante : Les deux parties restent profondément méfiantes, après des années de provocations et de ruptures.
- Pressions internes : Les conservateurs en Iran et les républicains aux États-Unis s’opposent à tout compromis.
- Facteurs extérieurs : Israël, inquiet d’un rapprochement, pourrait saboter les négociations. L’Arabie saoudite surveille de près tout accord qui renforcerait l’influence iranienne.
5. Scénarios possibles
- Accord partiel : Un compromis limité sur le nucléaire, assorti de mesures de confiance et d’une levée partielle des sanctions.
- Échec des négociations : Retour à la confrontation, avec risque d’escalade militaire dans le Golfe.
- Accord global : Relance du JCPOA, intégrant de nouveaux volets (missiles, politique régionale), mais ce scénario reste peu probable à court terme.
Conclusion
La reprise du dialogue à Oman est un signal positif, mais le chemin vers un accord durable reste semé d’embûches. La stabilité du Moyen-Orient et l’équilibre mondial dépendent en partie de l’issue de ces négociations.
À suivre dans nos prochaines éditions.