Togo : Réforme constitutionnelle 2025 – Faure Gnassingbé renforce son pouvoir, quelles conséquences pour la démocratie ?
Lomé, 23 avril 2025 –
Le Togo vient d’adopter une réforme constitutionnelle majeure, ouvrant la voie à un renforcement significatif du pouvoir du président Faure Gnassingbé. Cette révision, votée par l’Assemblée nationale en avril 2025, suscite de vives réactions au sein de la classe politique, de la société civile et de la communauté internationale. Africanova analyse les enjeux et les implications de ce tournant institutionnel.
Une réforme controversée
La nouvelle Constitution, adoptée à une large majorité, modifie en profondeur l’équilibre des pouvoirs. Elle introduit un régime parlementaire, mais confère au président des prérogatives élargies, notamment la possibilité de nommer le Premier ministre et de dissoudre l’Assemblée. Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, voit ainsi sa marge de manœuvre renforcée, dans un contexte de contestation persistante.
Réactions de l’opposition et de la société civile
L’opposition dénonce une « confiscation du pouvoir » et une manœuvre destinée à pérenniser la dynastie Gnassingbé. Plusieurs partis et mouvements citoyens ont organisé des manifestations à Lomé et dans d’autres grandes villes, réclamant un retour à l’ordre constitutionnel antérieur et des garanties sur l’alternance démocratique. La société civile, de son côté, s’inquiète de la limitation des contre-pouvoirs et du risque d’autoritarisme.

Un contexte régional sensible
La réforme togolaise intervient alors que plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest connaissent des transitions politiques ou des réformes institutionnelles controversées. Elle s’inscrit dans une tendance régionale à la personnalisation du pouvoir, observée également en Guinée, au Sénégal ou au Tchad. Les partenaires internationaux, tout en appelant au dialogue, restent prudents dans leurs réactions.
Conséquences économiques et sociales
Sur le plan économique, le Togo bénéficie d’une croissance soutenue, portée par les investissements dans les infrastructures et le commerce régional. Toutefois, l’incertitude politique et les tensions sociales pourraient freiner cette dynamique. Le climat des affaires dépendra de la capacité des autorités à garantir la stabilité et l’ouverture du système politique.
Perspectives et enjeux démocratiques
La réforme constitutionnelle de 2025 constitue un tournant pour la démocratie togolaise. Elle pose la question de l’alternance, de la séparation des pouvoirs et de la participation citoyenne. L’avenir du pays dépendra de la capacité des acteurs politiques à trouver un compromis et à préserver la paix sociale.
Conclusion
Le Togo entre dans une nouvelle ère institutionnelle, marquée par le renforcement du pouvoir présidentiel. Si cette réforme vise à stabiliser le pays, elle suscite de fortes interrogations sur l’avenir de la démocratie et de l’État de droit. Les prochains mois seront décisifs pour l’équilibre politique et social du Togo.