Introduction
L’Union africaine (UA), organisation phare du continent, traverse une période de turbulences à l’occasion de l’élection de sa nouvelle commission exécutive. Entre ambitions nationales, rivalités régionales et défiance croissante de certains États membres, ce scrutin interne met à l’épreuve la cohésion et la capacité de l’UA à incarner l’unité africaine dans un contexte de crises multiples.
Une élection sous haute tension
Le renouvellement de la commission de l’Union africaine, organe exécutif central, suscite des débats passionnés. Plusieurs États, frustrés par le manque d’efficacité de l’organisation face aux coups d’État, aux conflits armés et aux défis économiques, réclament une réforme en profondeur. Les candidatures reflètent les clivages géopolitiques du continent : Afrique de l’Ouest contre Afrique de l’Est, puissances anglophones contre francophones, aspirations des pays du Sahel face aux géants du Maghreb et d’Afrique australe.
Les observateurs notent une montée de la défiance, certains pays menaçant de suspendre leur participation ou de réduire leur contribution financière en cas de désaccord sur le choix du président de la commission. Cette situation inédite met en lumière les limites de la gouvernance panafricaine et la nécessité d’un dialogue renouvelé.

Défis de l’Union africaine : sécurité, démocratie et intégration
L’UA est confrontée à des défis majeurs : multiplication des coups d’État (Mali, Burkina Faso, Niger), difficultés à imposer des sanctions efficaces, lenteur des réponses aux crises humanitaires et sécuritaires. La question de la représentativité des petites nations, souvent marginalisées dans les grandes décisions, alimente le débat sur la légitimité de l’organisation.
Parallèlement, des voix s’élèvent pour réclamer une intégration économique plus poussée, à l’image de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), et une meilleure coordination face aux défis transfrontaliers : terrorisme, changement climatique, migrations.
Vers une réforme de la gouvernance panafricaine ?
L’élection de la nouvelle commission pourrait ouvrir la voie à des réformes structurelles. Plusieurs candidats proposent de renforcer le rôle du Parlement panafricain, d’accroître la transparence dans la gestion des fonds, et d’impliquer davantage la société civile dans les processus décisionnels. La réussite de ce scrutin interne sera déterminante pour la crédibilité de l’UA, tant sur la scène africaine qu’internationale.