Introduction :
Avec seulement 24 % des écoles africaines équipées d’outils numériques (UNESCO, 2023), l’intégration de l’IA dans l’éducation suscite autant d’espoirs que de craintes. Alors que des projets pilotes émergent au Rwanda et à Maurice, la question de l’équité reste centrale.
L’IA au service de l’inclusion
Les initiatives récentes montrent des avancées concrètes :
- Formation des enseignants : L’UNESCO propose des cours en ligne sur l’éducation inclusive via sa bibliothèque électronique, ciblant les handicaps sensoriels et moteurs1.
- Adaptation des contenus : Au Rwanda, des algorithmes génèrent des exercices en braille numérique pour les élèves malvoyants, combinant langues locales et français1.
- Évaluation personnalisée : Le projet Smart Classroom à Maurice utilise l’IA pour identifier les difficultés d’apprentissage en temps réel1.
Obstacles persistants
Malgré ces innovations, des défis majeurs subsistent :
- Fracture numérique : Seuls 18 % des élèves ruraux ont accès à l’électricité, rendant l’IA inopérante dans les zones reculées.
- Dépendance technologique : Les solutions d’IA reposent souvent sur des infrastructures étrangères (ex : serveurs cloud européens).
- Formation limitée : Moins de 10 % des enseignants africains maîtrisent les outils numériques avancés, selon l’IIPE-UNESCO.

Perspectives : Vers une souveraineté numérique ?
Des modèles hybrides émergent pour concilier innovation et inclusion :
- Partenariats public-privé : Au Kenya, des entreprises technologiques fournissent des tablettes avec contenus préchargés pour pallier le manque de réseau2.
- Solutions hors ligne : L’ONG SABIER utilise MoodleCloud pour diffuser des cours sans connexion internet, via des clés USB dans les villages ghanéens5.
- Recherche locale : Le programme CESA 16-25 de l’Union africaine finance des start-up éducatives centrées sur les langues vernaculaires3.
Que retenir ?
Si l’IA offre des opportunités inédites pour l’éducation inclusive en Afrique, son succès dépendra de la capacité à combiner innovations globales et adaptations locales. Les partenariats Sud-Sud, comme celui entre l’UNESCO et la Chine, pourraient être la clé.