Le Sénégal a connu en octobre 2025 une nouvelle dégradation de sa note souveraine par l’agence de notation américaine Moody’s, qui revoit à la baisse sa perspective sur la capacité du pays à honorer ses engagements financiers à moyen terme. Cette décision, la troisième en moins d’un an, suscite une inquiétude croissante parmi les investisseurs internationaux et pose des questions sur les perspectives économiques à court terme.
L’agence Moody’s justifie sa décision en mettant en avant plusieurs facteurs dont la croissance économique ralentie, une dette publique élevée, ainsi que des tensions politiques qui pourraient impacter la stabilité macroéconomique du pays. Le Sénégal, qui avait connu une croissance annuelle proche de 6% avant la pandémie de Covid-19, voit désormais ses indicateurs ralentir à environ 3%, ce qui limite sa capacité à générer des recettes fiscales suffisantes.
Les pouvoirs publics mettent en lumière un plan de réformes visant à améliorer la gestion budgétaire, renforcer la transparence et encourager les investissements privés, notamment dans les secteurs stratégiques tels que l’énergie renouvelable, les infrastructures et l’agriculture. Ce plan inclut également la mobilisation des ressources domestiques et la lutte contre la corruption.
Néanmoins, la dégradation de Moody’s entraîne des coûts d’emprunts plus élevés pour le Sénégal sur les marchés internationaux, ce qui pourrait freiner les projets d’investissement et accroître la pression sur les finances publiques. Le gouvernement insiste sur sa volonté de maintenir le cap des réformes, tout en assurant la protection des populations vulnérables face aux ajustements économiques à venir.

Sur le plan politique, les tensions liées à la préparation des élections législatives et présidentielles induisent un climat d’incertitude qui n’aide pas à rassurer les acteurs économiques. Plusieurs organisations régionales appellent à la concertation pour garantir un environnement propice à la stabilité et à la croissance.
Le Sénégal, pays clé en Afrique de l’Ouest, reste néanmoins une destination attractive pour les capitaux étrangers en raison de sa position géographique stratégique et de ses ressources naturelles diversifiées. Après cette nouvelle alerte sur sa solvabilité, le défi est de conjuguer stabilité politique et discipline économique afin d’éviter une spirale négative aux conséquences sociales lourdes.