Le Ghana se trouve face à une crise environnementale et sociale majeure, exacerbée par l’orpaillage illégal, communément appelé « galamsey ». Mardi 23 septembre 2025, des milliers de manifestants ont défilé dans plusieurs villes du pays, notamment Accra et Kumasi, pour dénoncer l’inaction du gouvernement face à ce fléau qui a détruit les écosystèmes, pollue les eaux et détruit les terres arables, tout en mettant en danger la santé publique et les moyens de subsistance des populations locales.
Le galamsey, souvent pratiqué de manière artisanale par des groupes non régulés, a connu une expansion inquiétante ces dernières années. Malgré les nombreuses campagnes de répression lancées par les autorités ghanéennes, cette activité reste florissante, en grande partie à cause de la forte demande mondiale pour l’or et des enjeux économiques locaux.
Les manifestants réclament des mesures plus fermes, une meilleure régulation des sites d’orpaillage, et surtout que le gouvernement assume pleinement ses responsabilités en protégeant l’environnement et la santé des citoyens. Ils dénoncent également la complicité ou la négligence de certains agents publics qui tolèrent ou encadrent ces activités illégales.
Les impacts environnementaux du Galamsey sont catastrophiques : déforestation massive, pollution des rivières au mercure, érosion des sols, et diminution des zones agricoles productives. Ces dommages compromettent la sécurité alimentaire et aggravent la pauvreté dans plusieurs régions.
Le gouvernement, sous pression, a annoncé des intentions de renforcer la législation environnementale et d’augmenter les contrôles, mais les critiques soulignent la nécessité d’une action plus rapide et coordonnée. Les autorités promettent également des programmes d’économie alternative pour les orpailleurs, afin de les intégrer dans des circuits légaux.
La crise du Galamsey est aussi symptomatique des défis complexes liés à la gouvernance environnementale en Afrique, où la richesse minérale côtoie souvent des enjeux sociaux difficiles, nécessitant une approche multidimensionnelle. La mobilisation populaire récente reflète une prise de conscience accumulée de la nécessité de préserver les ressources naturelles pour les générations futures.

Enfin, les experts appellent à une coopération renforcée entre gouvernement, société civile, communautés locales et partenaires internationaux pour assurer une gestion durable des ressources minières, respectueuse à la fois des droits humains et de l’écosystème.
Cette contestation populaire pourrait marquer un tournant pour la politique environnementale ghanéenne et servir d’exemple pour d’autres pays africains confrontés aux mêmes défis.