Face à l’augmentation préoccupante des cas de violences sexuelles et intrafamiliales, Madagascar a récemment lancé un programme pilote ambitieux : le déploiement de brigades féminines de proximité. Ces unités spécialisées, composées majoritairement de femmes formées aux questions de genre, sont déployées dans plusieurs régions rurales et urbaines afin d’assurer une meilleure prévention, protection et accompagnement des victimes, notamment des femmes et des enfants.
Ce dispositif innovant vise à réduire les obstacles culturels et institutionnels qui freinent souvent l’accès des victimes à la justice et aux soins. En fournissant au cœur de l’action des agents communautaires locaux sensibilisés, cette initiative cherche à créer un climat de confiance propice à la dénonciation et au suivi des violences. L’approche privilégie la médiation, la sensibilisation communautaire et l’orientation vers les services spécialisés.
Les brigades travaillent en étroite collaboration avec les autorités judiciaires, les services sociaux, les ONG et les structures sanitaires, renforçant ainsi une chaîne d’appui plus intégrée. Le gouvernement malgache, avec des soutiens financiers et techniques internationaux, entend ainsi moderniser la réponse aux violences sexistes et sexuelles.
Le programme fait également appel à des campagnes de mobilisation pour changer les mentalités, particulièrement dans les zones où les normes patriarcales sont fortement ancrées. L’implication des chefs traditionnels et des acteurs religieux est cruciale pour soutenir ce changement sociétal.

Malgré les défis logistiques et sécuritaires, les premiers retours d’expérience indiquent une notable dans le signalement des cas et une plus grande vigilance communautaire. Les observateurs appellent à une généralisation progressive de ce modèle à l’ensemble du pays.
Cette initiative reflète une prise de conscience accrue de l’importance de la dimension genre dans les politiques publiques à Madagascar, à l’heure où les violences faites aux femmes et aux enfants restent un fléau majeur. Elle s’inscrit dans les engagements internationaux du pays en matière de droits humains, notamment dans le cadre des Objectifs de développement durable.